Le 7 novembre, les Chantiers de L’Atlantique ont vécu une double cérémonie avec l’un de ses clients majeurs, la compagnie américaine Celebrity Cruises, filiale du groupe Royal Caribbean. Ils ont livré le quatrième navire de la classe Edge, le Celebrity Ascent, et ont découpé la première feuille du futur Celebrity Excel, le cinquième navire de la série. Ce serait le premier navire de croisière dont les moteurs fonctionnent au méthanol.
Deux ans après le début des travaux et 10 mois après sa mise à l’eau, le Celebrity Ascent a été repris par son propriétaire, la compagnie américaine Celebrity Cruises, à Saint-Nazaire, mardi 7 novembre. La cérémonie s’est déroulée en présence de l’équipage et de l’équipe d’Atlantic Chantier, et notamment d’Olivier Becht, ministre du Commerce extérieur par intérim, du patron de Royal Caribbean Group, Jason Liberty, et de Laura Hodges Besguet. Il a remplacé Lisa Lutoff-Perlo à la tête de Celebrity Cruises au printemps dernier. Après le festival, le navire a quitté le quai de Pen Oe Basin dans la soirée. Avec l’appui des remorqueurs portuaires VB Concorde, VB Pornic et VB Noirmoutier, ils atteignent de nuit le chenal de l’estuaire de la Loire par l’écluse Joubert et rejoignent le large. Il se rendra aux États-Unis pour sa première croisière, au départ de Fort Lauderdale, en Floride, plus tard ce mois-ci. Et le 7 novembre a eu lieu à Saint-Nazaire la première cérémonie de découpe des tôles du prochain navire de la série, dont la livraison est prévue fin 2025.
À bord du Celebrity Ascent lors de la cérémonie de changement de pavillon le 7 novembre.
Ascension des célébrités à Penoe Shipping Wharf le matin du 7 novembre.
Celebrity Ascent part de Saint-Nazaire dans la nuit du 7 au 8 novembre.
La première cérémonie de découpe de tôle du futur Celebrity Excel a eu lieu à Saint-Nazaire le 7 novembre dernier.
Le ministre délégué Olivier Becht, la nouvelle présidente de Celebrity Cruises Laura Hodges-Besguet, le directeur général d’Atlantique Chantiers Laurent Castaing et le PDG du groupe Royal Caribbean Jason Liberty.
Le 4ème volet de la série débutée en 2018
Mesurant 326,5 mètres de long et 39,5 mètres de large, Celebrity Ascent a un tonnage de 141 420 tonnes et 1 646 cabines et suites. Il peut accueillir jusqu’à 3 835 passagers et est desservi par un équipage de 1 468 personnes. Appelé « M34 » par les Chantiers de l’Atlantique d’après son numéro de coque, il est le quatrième des cinq paquebots de la classe Edge. Le projet a été officiellement lancé en décembre 2014, et les deux premiers navires de la série, Celebrity Edge (J34) et Celebrity Apex (K34), sont nés en 2018 et 2020. Le navire mesurait 306 mètres de long, pesait 130 800 tonnes et comptait 1 467 cabines. Une version agrandie, Celebrity Beyond (L34), entre ensuite en service en 2022. Le nouveau Celebrity Ascent reprend le même design mais présente des améliorations en termes d’espaces publics et de décoration ainsi que de planification technique.
Réservoir intégré adapté au méthanol
En fait, il s’agit du premier paquebot de la série à avoir tendance à être équipé d’une propulsion au méthanol, ce qui réduit considérablement les émissions de gaz à effet de serre s’il s’agit de méthanol vert issu de la biomasse. Bien que le développement d’un moteur semi-rapide capable de faire circuler ce carburant sur un paquebot ne soit pas encore totalement achevé, le M34 est déjà équipé d’un réservoir capable de l’accueillir. « Cela a demandé un peu d’effort. Ce n’est pas si simple car il faut créer un batardeau isolant autour du réservoir de méthanol », explique Laurent Castaing, directeur général des Chantiers de l’Atlantique. Au bas du Celebrity Ascent se trouve une double cloison équipée de trois caissons d’environ 20 mètres cubes chacun. Même si cela représente encore une petite capacité, il devrait être possible à l’avenir d’approvisionner le paquebot en carburant propre, au moins pour répondre à ses besoins énergétiques lors des escales. « Il ne manque plus que le carburant et il va falloir modifier certaines pièces du moteur, comme les injecteurs et la culasse, pour pouvoir fonctionner au méthanol », explique Jean-Yves, directeur opérationnel des Chantiers d’Helle.・Jauan explique. « Atlantique. Les modifications permettent également de modifier d’autres réservoirs pour augmenter la capacité de méthanol. Pendant ce temps, le Celebrity Ascent fonctionnera avec des carburants conventionnels (pétrole lourd et diesel), et le navire sera équipé d’oxyde de soufre, d’oxyde d’azote. Il est équipé d’un système pour le traitement des objets, filtres à particules.
Perspectives d’avenir de Celebrity Excel.
Passez à l’étape suivante avec l’avenir de Celebrity Xcel
Une étape supplémentaire a été franchie avec le cinquième paquebot de la classe Edge, le futur N34, que les propriétaires ont décidé de baptiser Celebrity Xcel. La cérémonie de découpe de la première tôle du navire a eu lieu quelques heures seulement avant la livraison du Celebrity Ascent. « Deux des quatre moteurs principaux ont été modifiés pour fonctionner au méthanol et nous prévoyons de tester la propulsion avec ce carburant avant de quitter Saint-Nazaire fin 2025. Nous pensons que ce sera le premier paquebot à embarquer du « méthanol ». » le méthanol», affirment Laurent Castaing et Jean-Yves Jouin. Ils espèrent devancer d’autres projets de ce type réalisés par des projets en concurrence avec certaines sociétés, comme Mayer Werft, qui s’est associé à Disney sur les précédents Global Dreams, et Fincantieri, qui s’est associé à NCL. Costa envisage également de remettre à neuf certains de ses paquebots déjà en service. Pour y parvenir, l’équipe des chantiers Nazaire travaille avec le motoriste Wärtsilä pour remplacer deux des quatre moteurs huit cylindres Type 46F de Celebrity Excel par du méthanol. Il est prévu de les modifier pour pouvoir fournir les éléments suivants.
Laurent Castaing et Jean-Yves Jouin à bord du Celebrity Ascent le 7 novembre.
Mélanger des produits avec des niveaux d’énergie très différents
Pour que ce carburant soit vraiment supérieur du point de vue de la décarbonation, nous avons besoin de méthanol vert. Cependant, ce produit issu de la biomasse existe en quantités très limitées. Néanmoins, les capacités de production devraient se développer, à mesure que la demande pour ce carburant augmente, notamment sur les navires commerciaux. « Même s’il est vrai que les quantités sont encore faibles, mélanger du méthanol vert aux carburants existants commence déjà à réduire les émissions de carbone et cela encouragera la production de biocarburants, dont la proportion devrait augmenter », spécule Jean-Yves Jouin. Les ingénieurs et les armateurs savent qu’ils doivent faire face à des contraintes d’espace et d’énergie. « Par rapport au diesel, il faut 2,3 fois plus de volume pour obtenir la même énergie avec du méthanol. Et les batardeaux prennent de la place, ce qui les rend moins autonomes à volumes équivalents. Pour résoudre et parvenir à des compromis acceptables, les chantiers navals s’appuient notamment sur. » tous les efforts réalisés ces dernières années pour réduire au maximum la consommation énergétique des navires. Cela réduit non seulement mécaniquement les émissions et les coûts d’exploitation, mais permet également aux opérations commerciales de carburants plus rentables mais moins énergivores de devenir progressivement viables.
Des biocarburants aux carburants synthétiques
Par conséquent, au moins dans un premier temps, le Celebrity Excel sera un navire « tri-carburant » comme son prédécesseur. Mais l’objectif est d’obtenir un carburant « 100 % vert », ce qui n’est clairement pas possible avec la seule biomasse. « La réalisation de cette deuxième étape nécessitera de l’hydrogène vert produit à partir de l’énergie éolienne, solaire et nucléaire. À partir de là, nous pourrons produire du e-méthanol en grande quantité, comme le e-GNL. Ce sont les deux domaines qui continueront à se développer », souligne-t-il. Laurent Castaing. Cela explique aussi pourquoi, à Saint-Nazaire, nous n’avons pas renoncé à l’avenir de la propulsion au gaz naturel liquéfié. Même d’un point de vue cyclique, le marché du GNL est actuellement inondé de gaz de schiste américain en raison de la guerre en Ukraine et de la suspension des importations en provenance de Russie, dont la production est désastreuse d’un point de vue environnemental. Les carburants synthétiques représentent une solution très intéressante pour les moteurs fonctionnant aux gaz liquéfiés.
Le dernier liner de la série avant la nouvelle génération ?
Célébrité Il reste cependant une possibilité si les propriétaires souhaitent prolonger la série en attendant que les solutions technologiques spécifiques en matière de décarbonation mûrissent suffisamment. Royal Caribbean souhaite disposer d’une flotte de navires « zéro émission nette » d’ici 2035, ce qui constitue un enjeu majeur à l’heure actuelle. Celebrity Cruises, notamment, possède quatre navires de classe Millennium (294 mètres de long, 90 900 tonnes, 1 079 cabines), retraités des Chantiers de l’Atlantique en 2000 et 2002, et doit renouveler ses 30 ans de carrière.
Le Musée de l’Atlantique, dont l’Utopie Maritime de RCI, a été achevé en mer.
Pour l’heure, RCI poursuivra son activité d’acteur majeur du GNL.
Quant à Royal Caribbean International (RCI), principale filiale du groupe américain, elle poursuit la construction d’un géant de type Oasis à Saint-Nazaire. Le sixième navire (les deux premiers ont été construits en Finlande), Utopia of the Seas (A35), est un navire de 362 mètres de long, d’environ 240 000 tonnes et de plus de 2 800 cabines, dont la livraison est prévue à l’été 2024. Il a été lancé en septembre. . Il s’agit du premier navire de sa classe à être propulsé au GNL. Les commandes d’Oasis supplémentaires (B35) sont toujours en discussion, mais RCI prendra d’abord livraison d’Icon of the Seas (365 mètres, 250 800 tonnes, 2 800 cabines) du chantier finlandais Mayer Turku en décembre. C’est un calendrier. Une nouvelle classe de paquebots GNL qui devrait comprendre quatre unités (trois ont été commandées à ce jour).
La nécessité de renouveler les navires les plus anciens
Mais au-delà de ces nouveaux bâtiments impressionnants, la compagnie, comme de nombreuses autres compagnies de croisières, modernise les parties les plus anciennes de sa flotte et prévoit de construire un autre navire pour atteindre les objectifs internationaux de réduction des gaz à effet de serre d’ici 2030. En attendant, il existe également la possibilité de convertir en service la propulsion d’une unité donnée, le méthanol étant une solution beaucoup plus simple que le GNL. Le constructeur de Nazaia, qui a déjà réalisé 21 unités pour Royal Caribbean Group, travaille sur de nombreux projets dans lesquels il est clairement positionné. Parallèlement, les chantiers navals travaillent également d’arrache-pied pour développer des systèmes de propulsion à voiles pour les petits navires de croisière. L’Orient Express Silencies est le premier d’une série de voiliers commandés par le groupe français Accor, et est un navire inédit qui verra le jour à partir de 2026.
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