Votre film présente un panorama très large des efforts de développement du sport. Pourquoi avoir choisi une gamme de soins si large ?
Il s’agit d’illustrer les différents domaines d’application lorsque les pratiques sportives sont utilisées pour des projets à impact. Le sport est un excellent moyen d’influencer les jeunes, mais c’est aussi un matériau très flexible. Par conséquent, il peut être utilisé pour aborder diverses questions, notamment l’égalité des sexes, l’inclusion sociale, l’intégration professionnelle et le handicap. C’est ce que nous essayons de démontrer à travers ce film, en nous concentrant sur des projets de nature et d’ampleur très diverses. Pourtant, tous ont su faire ressortir l’essence de la pratique sportive pour répondre à de réels enjeux de société.
Lequel des projets présentés dans ce documentaire vous a le plus impressionné ?
Je ne pouvais pas les distinguer. Ce que je veux que les gens retiennent après avoir regardé ce film, c’est que tant que ces projets sont correctement structurés, leur impact est clair et tangible. C’est le cas par exemple de Waves for Change, qui utilise le surf pour soutenir la santé mentale des enfants en Afrique du Sud. Mais le quartier Bon d’Or de Paris est tout aussi proche de chez nous, et des liens très forts se sont tissés entre les bénéficiaires. Tous ces efforts créent un paysage de dévouement cohérent, loin des stars du football ou du tennis. Après tout, les sports qui profitent le plus à l’intérêt public sont ceux dont on parle le moins.
Alors, comment pouvons-nous élargir davantage ces efforts ?
Il est important de donner au sport la place qui lui revient dans les milieux éducatifs. Ce n’est pas une coïncidence, mais ce n’est pas non plus une baguette magique qui peut résoudre tous les problèmes par sa seule présence. Pour rendre le sport utile au développement, il est nécessaire de mobiliser toutes sortes de compétences impliquées dans la pratique du sport (psychologues, éducateurs, médecins), complétant les activités en fonction des objectifs poursuivis. Le sport n’est qu’un – excellent – prétexte pour lancer un mécanisme qui peut être bénéfique s’il s’appuie sur des outils et des critères clairs et documentés. C’est aussi tout l’objet de la mission sport de l’Agence française de développement, qui est partenaire du film et également mécène de certains des projets dont nous rendons compte.
Y a-t-il un conflit entre l’impact plus large des projets que vous présentez ici et les aspects souvent secondaires du sport à l’école ?
clairement. Le sport est un outil d’impact social, mais cela doit commencer par des projets d’éducation physique et d’éducation au sein des clubs. Si tout le monde s’accorde sur le fait que la sédentarité des jeunes constitue un problème de santé publique et que la pratique sportive régulière est essentielle au développement psychomoteur, la relation entre le sport à l’école et les politiques éducatives reste encore floue. Si nous voulons que le sport contribue à libérer une énergie positive chez les jeunes, il nous faut une véritable stratégie qui associe écoles, associations et fédérations. Il est à noter que le discours autour des valeurs du sport remonte au XIXème siècle. Le film appelle à un nouveau récit qui adopte une position plus active sur la question de l’impact social du sport.