Paul Kagame (au centre) lors d’un rassemblement électoral à Kigali, le 12 juillet 2024. Luis Tato/AFP
Paul Kagame tente de convaincre les électeurs de voter pour lui lors de l’élection présidentielle du 15 juillet et pour les candidats du Front patriotique rwandais (FPR) aux élections législatives qui se tiendront le même jour. Faut-il vraiment se présenter ainsi de ville en ville ? pour le faire? Compte tenu des dernières élections, il ne s’agit pas de convaincre les indécis qui peuvent faire pencher la balance dans le bon sens. En 2017, Paul Kagame, président d’un pays étroitement contrôlé par les autorités sécuritaires, a obtenu 98,63 % des voix, avec un taux de participation quasi unanime de 98,15 %. Personne n’imagine un scénario différent cette fois.
La présence importante de Rwandais tout au long de ses déplacements laisse penser qu’il est, à tout le moins, un immense chalutier politique avec lequel le FPR capte encore la totalité ou la majeure partie des électeurs du pays (environ 9 millions de personnes, j’ai pu le comprendre). « Mais cela ne garantit pas la popularité. Rien n’est authentique », prévient un sociologue politique qui préfère rester anonyme. « La participation est une norme sociale. Nous devons éviter d’être remarqués ou mal vus par le FPR à travers le pays », a ajouté l’observateur.
Paul Kagame, 66 ans, parcourt le pays tel un chef d’état-major de l’armée inspectant les casernes pour s’assurer que tout fonctionne correctement. Serait-ce un vestige de son passé rebelle ? À la fin des années 1980, il vivait en exil dans le Maquis, en Ouganda, où il fut l’un des principaux architectes de la création de ce qui était alors une organisation militaire, le FPR. C’est lui, grand et sévère, qui a conduit l’armée à Kigali en 1994 pour mettre fin au génocide contre sa communauté de 800 000 Tutsis, inspiré et perpétré par le « Hutupower ». Ainsi, il s’est progressivement imposé à la tête du pays, poste qu’il n’a jamais abandonné jusqu’à ce qu’il conquière la présidence en 2000.
machine de guerre électorale
Au début de l’été, il avait depuis longtemps rangé son uniforme de général. Actuellement, sur scène lors des rallyes, il apparaît élancé et ascétique, vêtu d’un polo avec le logo de son surnom « Président » et d’un pantalon de randonnée multi-poches avec une casquette vissée sur la tête. Mais le même enthousiasme réside chez ce chef, qui a de faux airs de moine-soldat. La même détermination et l’absence de doute dans sa mission. « Diriger les Rwandais est très facile car les obstacles sont rapidement surmontés, notamment le FPR, ce qui nous facilite la tâche en supprimant les obstacles potentiels », a-t-il déclaré le 5 juillet, a-t-il crié lors d’un meeting de campagne organisé dans le district de Kayonza. Il borde la Tanzanie.
Il reste 69,16% de cet article. Le reste est réservé aux abonnés.