Les secteurs associatif et caritatif ont été durement touchés. Dans un monde caractérisé par les inégalités et la pauvreté, la figure de l’abbé Pierre continue d’être porteuse d’espoir. Plus de 15 ans après sa mort, le fondateur du mouvement Emmaüs vit grâce au travail de son équipe. Du moins ses idées, ses valeurs et ses principes. Pourtant, même si une personne a fait beaucoup pour aider les exclus, elle n’a pas non plus accompli d’actes très agréables.
Le journal La Croix vient de rendre compte de cet incident. J’admire également la transparence d’Emmaüs International. Loin de vouloir noyer le poisson, l’association a elle-même lancé une enquête interne après avoir reçu un signalement d’une victime présumée de l’abbé Pierre en 2023. Elle a déclaré que le fondateur du mouvement l’aurait agressée à plusieurs reprises alors qu’elle était encore mineure. S’il était près de sa famille, il se touchait la poitrine. Les faits remontent aux années 1970 et 1980, et elle révèle également que l’abbé Pierre lui a demandé pardon en 2003, peu avant sa mort. Alarmé par ce témoignage, Emmaüs International a sollicité l’aide du Groupe Egae, spécialisé dans la lutte contre les discriminations.
« Le Mouvement Emmaüs a publié des faits pouvant concerner les agressions sexuelles et le harcèlement sexuel commis par l’abbé Pierre entre la fin des années 1970 et 2005, à l’encontre de bénévoles, de bénévoles ou de jeunes femmes » dans l’entourage personnel de l’abbé Pierre. Le mouvement a chargé Egae Group, une entreprise spécialisée dans la prévention des violences, de réaliser des entretiens et des travaux d’analyse. Cette recherche a permis de recueillir les témoignages de sept femmes. L’un d’eux était mineur au moment des premiers faits. Selon les informations recueillies, plusieurs autres femmes auraient subi des incidents similaires, mais n’auraient pu être entendues. », lance la Fondation Abbé Pierre, dans un communiqué mis en ligne ce mercredi.
Abbé Pierre : Des victimes crues et entendues
Le silence et la peur du scandale peuvent réprimer ceux qui veulent dénoncer les violations des droits humains, que ce soit au sein des grandes entreprises, des partis politiques ou même des familles. Emmaüs n’a pas choisi cette approche. Après avoir reçu le rapport en 2023, l’association a approfondi l’enquête. Identifier d’autres victimes potentielles. Au total, 7 personnes se sont manifestées. L’abbé Pierre est accusé d’agressions sexuelles contre ces femmes. La plupart du temps, cela se déroule à huis clos. Certains auraient également envoyé des lettres inappropriées. Jusqu’à présent, nous ne parlons que d’actes survenus entre 1970 et 2005.
Mais Emmaüs International ne compte pas s’arrêter là. En effet, l’association fait savoir que tous les témoignages seront entendus.
« Un dispositif a été mis en place pour recueillir des témoignages et apporter une assistance confidentielle aux personnes victimes ou témoins de comportements inacceptables de la part de l’abbé Pierre. »
La structure est en charge de la situation. Il n’hésite pas à évoquer le côté obscur de l’abbé Pierre.
« Ces révélations ébranlent nos structures, dans lesquelles la figure de l’abbé Pierre occupe une place importante. Nous connaissons tous leur histoire et leur message. Ces actions changent surtout profondément le regard que nous portons sur un homme connu pour son combat contre la pauvreté. misère et exclusion.»
Pour autant, nous n’abandonnerons pas les mesures mises en œuvre en faveur des personnes les plus défavorisées.
« A l’heure où l’urgence sociale et la nécessité de protéger les plus vulnérables sont particulièrement aiguës, la mission que tous les salariés, associés et bénévoles du Mouvement Emmaüs accomplissent au quotidien reste essentielle : l’entraide et l’accueil inconditionnel des plus défavorisés. constituent notre raison d’être. Le mouvement Emmaüs lutte contre toutes les formes de violence et ne peut tolérer celles commises par des personnalités qui ont joué un rôle clé dans son histoire. Nous le devons aux victimes. à tous ceux qui ont mené quotidiennement l’œuvre de ce mouvement pendant plus de 70 ans. Nous partageons leur douleur et leur colère, mais nous partageons également leur détermination à continuer d’œuvrer chaque jour pour construire un monde plus juste et plus solidaire.»
La réponse exemplaire n’est pas sans rappeler celle de certains comités contre les violences dans l’Église. Et cela s’est avéré plutôt rassurant non seulement pour l’équipe, mais aussi pour le public soutenu par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre.
« Certaines personnes ont été informées que l’abbé Pierre se comportait de manière inappropriée à l’égard des femmes, mais n’ont pas nécessairement reconnu la réalité des actes de violence », souligne Egae dans le rapport.
Une ligne téléphonique destinée au recueil de témoignages a été ouverte au 01.89.96.01.53. Les victimes peuvent également envoyer un email à emmaus@groupe-egae.fr.
« Le choc pour nous a été incommensurable. Notre priorité est d’être totalement transparents et de faire tout ce que nous pouvons pour soutenir ceux qui ont courageusement témoigné. Nous pensons également aux personnes que nous soutenons qui souffrent de pauvreté et de logements insalubres. Ces temps de turbulences vont se poursuivre. mais nous voulons leur faire comprendre que nous continuerons de nous battre avec un esprit indomptable. » conclut Marie-Hélène Le Nedic, présidente du conseil d’administration.