L’Irlandais Michael O’Flaherty, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, 16 avril 2024, Strasbourg. Frédéric Florin/AFP
Les législateurs polonais ont proposé vendredi 26 juillet un projet de loi qui permettrait aux forces de l’ordre d’utiliser des armes en toute impunité en cas de menace pour la sécurité nationale ou les personnes, en particulier dans la zone frontalière tendue avec la Biélorussie.
Le Conseil de l’Europe, un groupe paneuropéen de défense des droits de l’homme, et des militants ont exprimé leur inquiétude quant au fait que la police, les gardes-frontières et l’armée étaient désormais autorisés à agir en toute impunité. Le vote de la loi, qui intervient après qu’un soldat polonais a été poignardé à mort à la frontière avec la Biélorussie, doit être promulgué par le chef de l’Etat pour entrer en vigueur.
La Pologne, membre de l’OTAN et de l’Union européenne, a accusé la Russie, alliée de la Biélorussie, d’avoir tenté d’envoyer des milliers de personnes depuis son territoire pour les faire passer clandestinement d’Afrique vers l’Europe et les transporter par transport. Envolez-vous vers la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. La nouvelle loi « exclut la responsabilité pénale pour l’usage d’armes ou de force directe en violation des réglementations » par les forces de l’ordre lorsqu’il existe une menace pour la sécurité personnelle ou nationale.
Lire aussi | Article destiné aux abonnés En savoir plus sur les dispositifs « Bouclier oriental » qui seront déployés aux frontières de la Pologne, de la Biélorussie et de la Russie
ajouter à la sélection
« Manque de responsabilité »
Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty, s’est dit préoccupé plus tôt ce mois-ci par le fait que la loi pourrait « renforcer le manque de responsabilité ». Cela « pourrait créer un cadre juridique et politique qui découragerait le personnel de l’État déployé dans les zones frontalières d’agir conformément aux règles de proportionnalité dans l’usage de la force et des armes à feu », a-t-il ajouté.
L’avocate et militante polonaise Hanna Machinska a souligné vendredi que « les questions de sécurité nationale » « ne peuvent pas devenir une page blanche pour les violations des droits de l’homme ». « Rien ne justifie l’introduction de règles qui autoriseraient le meurtre, comme certains l’ont dit », a-t-elle déclaré à la radio TOK FM.
L’armée polonaise a récemment annoncé qu’elle renforcerait sa présence le long de la frontière avec la Biélorussie suite à des « provocations constantes ». En juin, un soldat en patrouille dans la zone frontalière a été poignardé à travers une clôture métallique de cinq mètres de haut que la Pologne a installée en 2022 pour empêcher les migrants d’entrer sur son territoire. D’autres attaques de soldats polonais ont également été officiellement signalées à la frontière.
Lire aussi | Article réservé aux abonnés En Pologne, le parti pro-européen du Premier ministre Donald Tusk abandonne le PiS
ajouter à la sélection
Réutiliser ce contenu
Source link