Encouragée par des bénévoles, Teresa escalade pour la première fois un mur d’escalade. La jeune Angolaise de 20 ans est l’une des bénéficiaires de l’association Yambi, qui permet aux jeunes réfugiés de pratiquer divers sports de plein air. « J’ai un peu peur de tomber, mais ça fait du bien parce que tout le stress s’en va. Quand je suis là-haut, j’oublie tout », a avoué la jeune fille, qui a quitté l’Angola pour échapper aux troubles de son mariage.
L’objectif de l’Association Yambi est de permettre à ces mêmes réfugiés de bénéficier des bienfaits physiques et mentaux du sport. « Je sais à quel point ça fait du bien de faire du sport, et pouvoir partager des activités en montagne avec des personnes moins handicapées est très important pour moi », explique Diane, coordinatrice du projet. Le but est aussi de les aider à se faire des amis et à s’intégrer dans une région où les sports alpins sont populaires. Pour Joran, 29 ans, bénévole depuis plus de deux ans, cette culture de l’entraide est ancrée dans l’histoire de la région. « Le peuplement des vallées et des montagnes est une histoire de déplacement et d’expulsion », explique ce guide de montagne chamoniard. « Les montagnes sont un lieu de refuge et nous espérons ne jamais l’oublier. »
« Nous voulons une Europe plus unie. »
Cette région est frontalière avec l’Italie. M. Jolan souhaite que la politique d’immigration soit mieux coordonnée entre les États membres et envisage de voter aux élections européennes. Diane n’a jamais été « aussi intéressée par les élections européennes » que cette année. « Nous voulons une Europe plus unie. Quand nous constatons la volonté de certains de fermer les frontières et la montée des comportements extrêmes un peu partout, nous voulons changer encore la donne. « Je le pense », explique-t-elle.
Quatre ans après sa création**, une trentaine de bénévoles accompagnent entre 150 et 180 jeunes réfugiés**. Le nombre de bénéficiaires ne fera qu’augmenter grâce au bouche à oreille. De nombreuses activités proposées par Yambi sont principalement financées par des sponsors du secteur sportif. Certains jeunes soutenus par l’association ont réussi l’exploit de gravir le Mont Blanc. « Pour nous, trois réfugiés et trois Français, c’était une aventure incroyable de réussir cette ascension, c’était mon rêve et nous avons réussi », se souvient un participant. Cet Afghan de 26 ans a fui son pays pour rejoindre les talibans et travaille désormais comme serveur à Annecy. « Grâce à cette association, j’ai appris la culture française, la langue française et de nombreux sports. Grâce à cela, je peux désormais vivre confortablement en France », avoue-t-il.