Les Palestiniens célèbrent l’annonce de l’acceptation par le Hamas d’une offre de cessez-le-feu dans les rues de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. AFP
Fuite, joie, bombardements et arrivée des chars. Les habitants de Rafah ont vécu la journée du lundi 6 mai, entre douleur, espoir et résignation. Lundi soir, Inas Rafi a évoqué l’appréhension et le soulagement parmi les Gazaouis autour de lui suite à l’annonce selon laquelle le Hamas avait accepté l’offre de cessez-le-feu. « Nous espérons ne pas être davantage déçus », a écrit le jeune Palestinien de 20 ans dans un message au journal Le Monde. La situation est vraiment difficile. »
Des milliers de Gazaouis sont ensuite descendus dans les rues de l’ouest de Rafah pour célébrer la déclaration du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, qu’ils considéraient comme le signe de la fin des bombardements. Klaxons qui retentissent, cris de joie, coups de feu tirés en l’air, l’ambiance laisse présager une trêve. La fin de l’épreuve de sept mois semblait à portée de main. « Les visages des enfants se sont soudainement illuminés et tout le monde est devenu heureux », a déclaré le journaliste Rami Abu Jamos sur WhatsApp.
Mais au même moment, d’autres Palestiniens fuyaient les bombardements dans la partie orientale de la ville. Dans la matinée, des avions militaires israéliens ont distribué des tracts à environ 100 000 habitants, y compris dans les zones adjacentes aux postes frontières, leur ordonnant d’évacuer vers les zones voisines. « Je crains que la zone ne soit envahie sans avertissement », a avoué Ines Rafi, qui vit dans le camp de Shaboula, au centre de Rafah. Je ne vais pas mentir, si les militaires arrivent, je ne sais pas où ils vont aller. Depuis le début de la guerre, nous luttons contre l’inconnu et sommes en proie à la peur. »
« Où dois-je aller? » «
Les bombardements se sont intensifiés entre lundi et mardi soir, tuant une vingtaine de personnes. L’armée a déclaré avoir attaqué environ 100 cibles dans et autour de la ville. Finalement, mardi matin, des véhicules blindés sont entrés à la frontière de Rafah, poste frontière entre les territoires palestiniens et l’Égypte voisine. Pour les habitants de Gaza qui espèrent échapper aux opérations israéliennes, la seule porte de sortie semble s’être fermée. Lundi, les prix des « pass » demandés par les hommes d’affaires égyptiens et les intermédiaires liés aux sociétés de sécurité du Caire avaient déjà commencé à s’envoler.
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« Ils facturent jusqu’à 10 000 dollars par personne, ce que je ne peux pas me permettre », a expliqué Jenin al-Assar, qui tentait alors de quitter la bande de Gaza avec ses deux frères et sœurs et ses parents. Auparavant, les sorties se négociaient à partir de 5 000 $ (4 700 €) par adulte et 7 500 $ par enfant. Leur maison ainsi que ses environs ont été gravement endommagés par les bombardements. «Je n’arrête pas de pleurer, où dois-je aller ?», écrit une jeune femme.
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