Le Salon international du livre d’Abidjan (SILA) en Côte d’Ivoire fêtera ce mardi 14 mai sa 14ème édition avec pour thème « Le livre, un pari toujours gagnant ». Cette année, les organisateurs proposent des espaces uniques d’interaction professionnelle tout au long de la conférence (voir ci-dessous). Agnès Debiage, ancienne libraire du Caire, devient consultante spécialisée dans l’industrie du livre cairote et participe au développement des programmes spécialisés partagés à Livre Hebdo.
Livre Hebdo : Quel est l’objet des 14èmes Rencontres d’experts du SILA ?
Agnès Debiage : Nous avons réalisé que SILA est effectivement la plus grande exposition d’Afrique de l’Ouest, mais il nous faut un cadre qui permette aux gens d’y travailler réellement, pas seulement aux éditeurs invités mais aussi aux libraires. J’ai remarqué qu’il manquait encore. Nous avons donc créé ce programme spécialisé pour répondre aux besoins de cette région. Nous avons eu beaucoup de succès cet hiver en mettant en place des conférences digitales pour tisser des liens entre experts africains et améliorer leurs compétences en partageant leurs expériences pendant le salon. Nous disposons d’un espace affaires avec huit tables rondes, dont trois organisées par le Programme des ressources pédagogiques de l’Institut français, et nous aurons un nombre important d’experts venus d’autres pays africains.
Comment développer l’industrie du livre dans une région qui connaît de nombreux bouleversements politiques et sociaux ?
Depuis plus de 20 ans, je suis la voix des professionnels du livre en Afrique. Il existe des réalités différentes par rapport aux pays occidentaux et entre les pays. En Egypte, j’ai vécu chaque jour avec la censure, la dictature, la dévaluation de la monnaie, les problèmes d’importation, les révolutions qui se déroulaient devant les portes des librairies… Dans quel genre de réalité travaillent les Africains, je sais de quoi ils ont besoin en tant qu’entrepreneur. C’est facile. Ils doivent développer leur activité pour mieux diffuser leurs livres dans leur propre pays et dans les pays voisins.
Comment les éditeurs français peuvent-ils participer au développement de ce domaine ?
Tout le monde devrait être au même niveau car personne ne devrait se sentir mieux que les autres. Je reviens de Sharjah (Emirats Arabes Unis, où s’est tenue fin avril la Conférence internationale des librairies) et c’est le cas, et les résultats sont convaincants. nous parlons d’affaires. « Qu’avons-nous à offrir ? » Les éditeurs français doivent aussi s’intéresser à l’Afrique pour ces ressources textuelles, non seulement pour vendre en Afrique, mais pour acheter en Afrique.
Programme Professionnel SILA (14-18 mai)
mardi 14 mai
9h – 12h : Formation sur l’achat et la vente de droits : préparation du SILA 2024 15h30 – 17h : Traduction et édition à travers l’Afrique 17h – 18h30 : Réseaux sociaux Quel impact cela a-t-il sur les ventes de livres ?
mercredi 15 mai
11h – 13h : Livres bilingues : enjeux culturels, technologiques et économiques.
Jeudi 16 et 24 mai
10h-12h : BD et arts associés : dynamiques et enjeux économiques en Afrique francophone 14h-16h : Littérature jeunesse et littérature numérique : dans quelle perspective ?
Vendredi 17 et 24 mai
9h30 – 11h : Dialogue et engagement, outils pour construire des chaînes du livre 16h – 17h30 : Interactions entre l’édition, les médias et l’industrie musicale
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