Le candidat du Parti Socialiste Catalan (PSC), Salvador Ira, s’est rendu dimanche à Barcelone.Bruna Casas/Reuters
Il semble qu’aucun groupe politique ne parviendra à obtenir la majorité absolue au conseil local lors des élections de dimanche. Le prochain président régional devra donc être choisi grâce à une alliance entre les partis politiques.
Madrid,
Qui dirigera la Catalogne ? Le socialiste Salvador Illa veut mettre fin à dix ans de processus d’indépendance de la Catalogne… ou, à l’inverse, l’ancien président de l’État et séparatiste Carles Puigdemont (Juntz, centre-droit) promet de « terminer le travail ». Les sondages d’opinion publiés dimanche soir, à la fermeture des bureaux de vote pour les élections régionales de Catalogne, ont ouvert la porte à deux scénarios centraux.
Les socialistes du PSC semblent en mesure de remporter les élections de dimanche, selon deux sondages diffusés dimanche à 20 heures. Cette avance est confortable pour les télévisions publiques TVE et TV3, mais étroite pour le journal El Periódico de Catalunya, qui assure que son leader Salvador Illa peut gouverner la communauté autonome. Comme s’y attendaient les sondeurs et les observateurs, ni le PSC ni aucun autre parti politique n’est proche de la majorité absolue à l’Assemblée autonome. Par conséquent, à moins que l’échec des négociations ne dissuade les électeurs de retourner aux urnes, le prochain président régional sera investi dans les fruits des alliances entre partis.
En théorie, deux candidats pourraient espérer convaincre une majorité des 135 élus locaux. M. Ira devrait remporter entre 37 et 40 sièges dans les deux scrutins. Une alliance théoriquement possible pour l’amener au pouvoir est le soutien des forces de gauche, à savoir Esquerra Repubblica de Catalunya (ERC, séparatistes de gauche) et Commune Smar (gauche radicale). Outre le fait que le bas de l’échelle des sondages place ce nombre de députés supplémentaires en dessous de la majorité absolue de 68 députés, cette hypothèse suggère que les difficultés ont justifié l’alliance de l’ERC avec le camp indépendantiste. Elle les persuadera probablement d’abandonner. leur ancrage dans le camp indépendantiste. Depuis 10 ans, il souligne son orientation progressiste.
Père Aragonés (ERC), faiseur de rois
Pour Carles Puigdemont, qui a quitté l’Espagne après un référendum illégal sur l’indépendance en 2017 pour éviter l’intervention des juges, un sondage le situe entre 33 et 36 sièges, un autre sondage le place entre 30 et 30 sièges. Pour que M. Puigdemont réintègre le gouvernement autonome, il devrait former une majorité de soutien indépendantiste avec l’ERC et le groupe indépendantiste d’extrême gauche CUP, auparavant au pouvoir. Le nouveau parti indépendantiste d’extrême droite Alianza Catalunya, qui promet d’entrer pour la première fois au Parlement catalan selon les sondages d’opinion, a été exclu du jeu des alliances par d’autres groupes séparatistes. Là encore, le calcul d’une majorité souveraine n’est pas garanti par les sondages d’opinion. Et depuis l’échec du processus d’indépendance en 2017, les relations entre Jants et l’ERC se sont considérablement dégradées.
Il y a donc un paradoxe dans la mesure où l’ERC, relégué à la troisième place dans les sondages et incapable de conserver la présidence régionale, semble détenir les clés du pouvoir. Le président sortant Pere Aragonés pourrait devenir le faiseur de roi. Il peut décider de soutenir Salvador Illa ou Carles Puigdemont, ou de ne soutenir aucun parti et contribuer à empêcher et à réorganiser les élections. Si les résultats confirment les estimations, ce serait également la première fois depuis le retour à la démocratie du pays en 1978 que les nationalistes catalans ne parviennent pas à obtenir la majorité des voix aux élections locales.