Ce n’est pas la première fois qu’un duo se forme sur BFMTV. Comment ça se passe globalement ?
Maxime Switchek. C’est vrai, nous diffusions déjà la soirée électorale après les élections présidentielles et législatives… Il y a du suspens, dans l’attente des résultats, mais les enjeux sont souvent énormes et il y a des gens sur le plateau qui veulent savoir, j’attends toujours avec impatience. parce que j’ai des invités qui attendent de voir à quoi ressembleront leurs partis politiques et leurs candidats. Ce sont mes soirées préférées ! Et nous n’avons pas beaucoup d’occasions de travailler ensemble. Ravi de rencontrer Apolline pour cette discussion sur les européennes. Parce que c’est toujours tellement cool de travailler avec elle.
Apolline de Malherbe. C’est une relation de grande confiance et de respect. Chacun de nous est né avec nos propres caractéristiques uniques. Je me nourris des récits d’auditeurs, des activités de RMC et des interviews politiques. Ils ont un point commun : ils diffusent la vie telle qu’elle est. Nous sommes des gens spontanés, très naturels, et nous disons les choses comme nous le pensons. Nous sommes réactifs. Nous disposons de moyens modernes pour mener des discussions. Fini les interviews au fusil de chasse dépassées et légèrement prétentieuses. Nous les vivons de manière très spontanée, très directe, sur un ton très libre.
Vous avez une grande complicité… comment vous voyez-vous ?
MS Apolline est très travailleuse, très sérieuse et en même temps très détendue…
Est-ce possible?
MS Oui, c’est possible ! Et c’est ce qui la rend si forte. Elle peut travailler, se déplacer rapidement et en même temps se détendre jusqu’à une demi-seconde d’altitude. Il peut également être masqué lors d’un duplex, même si le spectateur ne le voit pas nécessairement.
AM Maxim et moi sommes sur la même longueur d’onde quant à la manière dont nous menons ce débat. Nous ne laissons rien au hasard. Nous incarnons la manière signature de la génération BFM de changer le ton des interviews.
« On ne sait jamais où un invité va vous mener lors d’un entretien. »
Comment se préparer à cette période critique des débats pré-électoraux ?
MS Tout d’abord, c’est une grosse machine. Il y a huit candidats dans l’ensemble. Tout doit donc être techniquement parfait et l’image doit également être parfaite. Notre travail comporte deux aspects. Au niveau du contenu, nous avons défini différentes thématiques, les directions dans lesquelles nous souhaitons emmener les candidats, les questions que nous souhaitons leur poser… mais tout est très théorique car nous ne savons pas où nos invités vont nous mener. .Apportez-le à l’entretien. Et quand on en a huit, le but est qu’ils interagissent les uns avec les autres et se contredisent. Des moments de vérité émergeront forcément de ces jeux. La deuxième chose la plus importante est notre travail quotidien. Il s’agit de se nourrir et de se renseigner sur toutes les questions liées au programme de chacun, principalement européen. Parce que nous savons qu’ils se pencheront inévitablement également sur cette question. Le tout doit être aussi clair et pédagogique que possible pour le spectateur.
AM En effet, la chose la plus complexe en réalité, c’est ce qui se passe en ce moment. Bien sûr, nous avons travaillé comme des fous en amont pour faire de chacun de nous les meilleurs spécialistes au monde pour nos programmes. D’un autre côté, il y a une chose que nous ne pouvons pas prédire. Il s’agit de ce qui se passe entre les deux. Il existe de nombreuses limites à une telle discussion. Avoir 8 personnes signifie qu’elles doivent disposer du même temps pour parler. Ce sont les règles qui garantissent la démocratie. Mais il faut qu’ils puissent se parler pour que la discussion ne se résume pas à un simple catalogue. Je pense que notre rôle est de lancer le ballon et de l’amener aux joueurs. Sinon, suivez-le et réessayez. Un débat vraiment réussi est celui où nous n’avons même pas besoin de ramasser le ballon, le ballon est joué et à la fin nous pouvons jouer le rôle d’arbitre et distribuer des cartons jaunes.
« Au final, il ne reste qu’une seule personne. »
Comment pouvez-vous vous préparer à d’éventuelles surprises et dérapages ?
MS Ce qui est très difficile, c’est de faire vivre des pans du débat politique et de pouvoir distinguer ce qui ressort du débat politique : les insultes, les mensonges, le bruit… On prend des décisions d’un seul coup. La seconde doit tomber. .
AM Nous ne devons jamais oublier que nous faisons ce programme pour nos téléspectateurs, nos électeurs. Ils ne doivent pas se sentir exclus de la discussion.
Ressentez-vous un intérêt différent de celui des Français pour ces élections européennes ?
MS Oui. Nous pensons déjà que les exercices de débat plairont au public. C’est une réunion, un moment critique, où huit personnes sont enfermées dans une salle pendant deux heures et demie, et il n’en reste qu’une à la fin. J’exagère un peu, mais pas beaucoup. Et je pense que nous avons réalisé plus que jamais à quel point l’Europe a une influence sur nos vies. Guerre d’Ukraine, vaccinations contre le coronavirus, plans d’aide post-confinement, période d’inflation… L’Europe est partout dans la réalité. Les Français le comprennent mieux que jamais.
Européennes 2024, Débat : lundi 27 mai, 21h, BFMTV