Présentée sous forme de dictionnaire, cette brique d’environ 300 pages retrace l’histoire de l’arbre dans ses aspects originels, car l’arbre est un spécimen à la réputation sacrée, voire « curative ». Le Français Roger Mauduit, avec l’aide de deux professeurs, a voyagé dans chaque département de France et a découvert que depuis l’Antiquité ce rituel était véritablement vénéré par les femmes et les hommes, et qu’il se perpétue encore aujourd’hui. . « Même s’il existe des milliards d’arbres en France et dans les pays voisins, seules quelques centaines d’arbres font aujourd’hui l’objet d’une vénération particulière de la part des humains depuis des milliers d’années », affirment les auteurs. « Toutes ces sectes sont encore vivantes, mais elles sont discrètes, voire secrètes. Les pratiquants hésitent à en parler », affirme-t-il, après des années de recherches en France, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse, a poursuivi celui qui en a introduit plus d’un. 200 arbres sacrés et vénérés, ainsi que leurs usages, mystères et pratiques occultes.
Vestiges de l’arbre du pèlerin qui subsistent encore dans la cathédrale Saint-Hubert
Roger Mauduit rapporte ainsi sur Saint-Hubert : Au bout d’un ancien chemin de pèlerinage fréquenté par les Liégeois, les Hollandais et les Germains, se trouvait un hêtre ancien, connu sous le nom d’Arbre du Pèlerin ou d’Arbre des Dieux Anciens. Il servait en quelque sorte d’étape aux pèlerins pour manger, se reposer et prier. Beaucoup ne repartaient pas sans laisser des traces de leur passage dans des marchandises troquées : médailles, petites croix, simples clous. En parlant de clous, dans les campagnes certains se rendaient prudemment jusqu’à l’arbre afin d’y clouer leur mal ou de l’enlever. Malchanceux. Au fil du temps, les arbres ont occulté ces modestes offrandes. Alors qu’il devient trop vieux et qu’il est sur le point de s’effondrer sur la route, quelques passionnés ardennais tentent de le sauver. Mais un jour, j’ai dû l’arrêter. L’abbé Fisson, doyen de Saint-Hubert, demande une partie du tronc où la croix de fer aurait été « avalée » par l’arbre. Une partie de ce tronc était exposée dans l’église du monastère, mais faute de protection, elle avait commencé à pourrir. J’ai ensuite commencé à couper la zone touchée, mais c’était très difficile à cause des clous et autres débris métalliques. Ensuite, à environ 30 cm de l’écorce, une ancienne croix de fer de 94 cm de haut et 40 cm de large a été trouvée, qui a été partiellement enlevée et la partie restante du tronc a été traitée. Cette relique d’un passé mêlé de religion et de superstition est l’une des curiosités du monastère, et de nombreuses personnes touchent l’arbre avec leurs mains, répétant sans le savoir le geste ancien. »
L’auteur évoque également le tilleul de la Croix-des-Combes à Longueville, près de Thaugne (Durbuy), où les patients n’enfonçaient pas leurs ongles dans l’arbre pour prier sans être guéris, mais perçaient l’écorce des pièces de monnaie enfoncées. Roger Mauduit a également visité Arlon, Bouillon, La Roche, et, non loin de la frontière, Ars-sur-Semois (Vresse), Have-et-Ouffs, Anne-sur-Less (Rochefort) et ses arbres à clous, je vais également parlons brièvement de Louette. – Non seulement Saint-Pierre (Gedine), mais aussi Troisvierges, Luxembourg ou Abiot.
« L’arbre de guérison : rituel, usage, pratique », de Roger Mauduit, 291 pages, édition Metiv, 25 euros.