28 mai 2024 Aujourd’hui 02:00
Des stratégies concrètes sont nécessaires pour s’éloigner de la mondialisation et continuer à récolter les fruits du commerce international.
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Bert Van Kleinest. ©ID / Fred DeBlock
La semaine dernière, les États-Unis ont annoncé de nouveaux droits de douane sur les produits chinois, augmentant spécifiquement les droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine de 25 % à 100 %. L’impact direct de cette mesure sera sans doute limité, étant donné que les États-Unis importent très peu de véhicules électriques de Chine, mais l’impact sur l’économie mondiale sera important.
Cette nouvelle annonce s’inscrit dans une tendance internationale plus large. Selon le FMI, le nombre de barrières commerciales a considérablement augmenté ces dernières années. Vers 2010, le FMI dénombrait moins de 300 barrières commerciales dans le monde. Aujourd’hui, ils sont plus de 3 000 personnes. Cette évolution s’inscrit dans une tendance des grandes économies à se replier sur elles-mêmes et à s’éloigner des pays voisins. Cette transition de la mondialisation et du libre-échange vers une économie mondiale plus fragmentée risque d’avoir des conséquences négatives importantes. Selon le FMI, les dommages économiques liés à cette fragmentation accrue pourraient atteindre 7 % du PIB mondial.
Selon le Département du Plan, un tiers de notre activité économique est lié au commerce international. Sans ce commerce international, les niveaux de prospérité actuels seraient encore plus faibles.
Cette évolution de l’environnement international ne figure pas dans nos campagnes électorales, mais elle a des implications importantes pour notre prospérité future. Après tout, le commerce international est depuis des décennies un facteur clé de succès pour l’économie belge.
Selon le Département du Plan, un tiers de notre activité économique est lié au commerce international. Sans ce commerce international, les niveaux de prospérité actuels seraient encore plus faibles. Dans un environnement international qui s’éloigne de la mondialisation, des stratégies concrètes sont nécessaires pour continuer à profiter autant que possible des avantages du commerce international.
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Les accords de libre-échange avec des partenaires spécifiques constituent un moyen efficace de créer de nouvelles opportunités commerciales. Il est à noter que les autorités belges (notamment celles de la région Wallonne) ont refusé aujourd’hui d’approuver pas moins de huit accords européens de libre-échange et d’investissement, dont des accords avec les pays du Mercosur et le Vietnam. Et la Belgique devrait être l’un des principaux champions du commerce international.
La compétitivité internationale des entreprises japonaises mérite également une attention particulière. Cette compétitivité est aujourd’hui mise à l’épreuve en raison des handicaps actuels dans des domaines tels que les coûts de la main-d’œuvre, les coûts de l’énergie et les politiques de licences. Et, chose surprenante, bon nombre des propositions du camp actuel, telles que des salaires plus élevés et des impôts supplémentaires sur les entreprises, affaibliraient encore davantage sa position concurrentielle.
Les changements rapides dans l’environnement international entourant la mondialisation constituent une menace sérieuse pour notre prospérité future. Même si elle n’est guère à l’ordre du jour aujourd’hui, le prochain gouvernement, quelle que soit sa composition, devra inévitablement s’y confronter et y répondre. D’un autre côté, de nombreuses propositions de la campagne actuelle vont dans la mauvaise direction.