Malgré des problématiques liées à la sous-traitance, le constructeur prévoit d’assembler trois avions de combat par mois d’ici 2025.
C’est le pire point pour tous les constructeurs aéronautiques. Cela signifie que les sous-traitants ont du mal à suivre l’augmentation des cadences de production. « C’est la grande thématique du moment », a insisté ce mardi soir Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation*, lors des résultats du premier semestre 2024 de l’entreprise. « Ces problèmes persistent notamment chez les fournisseurs de structures aéronautiques (éléments de fuselage, ndlr) et de petits équipements. Nous allons les soutenir en leur envoyant des équipes et en leur versant des avances. Mais il y a eu des retards et la chaîne de montage a été affectée. » » il explique.
À cet égard, il a déclaré : « Nous faisons tout notre possible pour livrer nos clients à temps. Je suis relativement optimiste quant à notre capacité à livrer et je signerai un nouveau contrat avec le Rafale. » Nous sommes prêts. » a ajouté le PDG. Dans cette optique, et aussi pour saluer un carnet de commandes record de 41,1 milliards d’euros, représentant 10 ans d’activité, avec 223 Rafale (et 83 avions d’affaires Falcon) devant être livrés, Dassault Aviation prévoit d’assembler trois avions de combat ; À partir de 2025, ce sera 2 par mois, mais cette année ce sera 2 par mois. Pour accompagner ces accélérations ainsi que remplacer les salariés partant à la retraite, les constructeurs ont déjà embauché 1 000 des 2 000 personnes prévues pour 2024.
Les commandes ont triplé au premier semestre
Malgré ces défis et un environnement géopolitique très volatil (notamment les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient), le constructeur termine le premier semestre sur des résultats positifs. Tous les indicateurs financiers sont au vert. Le carnet de commandes a plus que triplé, à 5 milliards de dollars, avec l’entrée en vigueur de la troisième tranche relative à 18 Rafale, faisant partie de la commande indonésienne, et la signature de contrats pour 11 Falcon, dont les nouveaux 6X entrés en service. Le chiffre d’affaires ajusté s’est élevé à 2,5 milliards (contre 2,29 milliards à la même période l’an dernier), soutenu par la livraison de six Rafale et de 12 Falcon à l’armée française. En termes de marge opérationnelle ajustée, on note une légère amélioration à 6,7% contre 6,6% au 1S23. Le bénéfice net ajusté s’est élevé à 442 millions de yens, soit une marge bénéficiaire nette de 17,4 %.
« Malgré les circonstances difficiles, nos prévisions restent inchangées. Nous allons réaliser un chiffre d’affaires d’environ 6 milliards et livrer 20 Rafale et 35 Falcon », explique Eric Trappier. En effet, outre l’impact de la guerre en Ukraine et du conflit au Moyen-Orient, plusieurs autres thèmes notables seront abordés dans les mois à venir. L’élection présidentielle américaine est « dans la tourmente » depuis que Joe Biden a jeté l’éponge. Le PDG de Dassault Aviation a déclaré : « Nous pouvons nous attendre à ce que certains « événements » se produisent dans les mois à venir. » Une élection qui pourrait perturber le marché américain de l’aviation d’affaires, le plus important au monde. « Le marché dans son ensemble est faible », résume-t-il. Le constructeur est à un tournant, avec une nouvelle génération d’avions plus modernes, plus économes en énergie et plus confortables, prenant le relais des générations précédentes de la famille Falcon. Il sera rejoint par les 6X et 10X, dont les premières livraisons sont prévues pour 2027.
Inquiétudes sur « l’environnement régional de la France »
Mais « ce qui m’inquiète le plus, c’est l’environnement local français », confesse Eric Trappier. « Les hommes d’affaires sont confrontés à une incertitude totale. Il n’y a pas de majorité absolue au Parlement. À quoi ressemblera le futur gouvernement ? Quelles seront les prochaines mesures et lois ? Comment vont évoluer les impôts, les normes et la fiscalité ? » a-t-il ajouté, faisant écho aux inquiétudes du Parlement ? » les membres de l’Union de l’industrie et du commerce de la métallurgie (UIMM), fédération patronale dont il est président : « Nous sommes aux côtés des familles qui investissent leur argent dans Dassault Aviation. » L’aviation les protège pourtant, 90 % des PME le sont. inquiets pour l’UIMM. Les investisseurs, notamment étrangers, sont également inquiets », prévient-il.
L’accent est également mis sur la prochaine étape du projet franco-germano-espagnol du futur système de combat aérien (Scaf). Le nouvel avion de combat (NGF) est sous maîtrise d’œuvre par Dassault Aviation. « En ce moment, nous travaillons avec nos partenaires sur la phase 1B de recherche en amont. Nous préparons la phase 2, qui comprend la construction d’un démonstrateur. Nous sommes encore loin du programme, explique qu’avant cette nouvelle étape, ce sera le cas. Il faudrait « se mettre d’accord sur la répartition du travail entre industriels, c’est-à-dire savoir qui fait quoi ». D’autres élections se profilent en Europe et « nous verrons quelles décisions chaque État prendra ». Pour l’instant, « nous travaillons beaucoup sur le standard Rafale F5 ainsi que sur le drone de combat que nous avons proposé à la Direction des armées et de l’armement pour accompagner le Rafale F5 à partir de 2030. Le drone de combat est un projet sans rapport. de « Scaf, qui intègre des petits drones de support », conclut Eric Trappier.
*Figaro appartient au groupe Dassault
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