Nicolas Maduro a été officiellement déclaré lundi président du Venezuela par le Conseil national électoral (CNE), tandis que l’opposition revendiquait également la victoire.
Date de publication 29 juillet 2024 23:29 Date de mise à jour 29 juillet 2024 23:53
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Des opposants au gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro affrontent la police anti-émeute lors d’une manifestation dans le quartier Catia de Caracas, Venezuela, le 29 juillet 2024 (Yuri Cortés/AFP)
La situation est tendue dans la capitale vénézuélienne. Lundi 29 juillet, la police a tiré des gaz lacrymogènes à Caracas pour disperser les manifestants protestant contre la réélection du président Nicolas Maduro à la présidence du Venezuela. La police, équipée d’équipements antiémeutes, a pris la tête des manifestants qui jetaient des pierres et tiraient des gaz lacrymogènes dans la région de Chacao.
« Rendons-lui le pouvoir maintenant », ont scandé des milliers de manifestants dans plusieurs quartiers pauvres de Caracas, avec des affiches en feu à l’effigie du président, a constaté un journaliste de l’AFP. « Les gens sont en colère. C’est la plus grande fraude au monde », a protesté Luis Garcia, 23 ans, parmi la foule à Petare, à l’est de Caracas.
Nicolas Maduro a été officiellement déclaré lundi président du Venezuela par le Conseil national électoral (CNE). « Le peuple vénézuélien a exprimé sa volonté absolue en élisant Nicolas Maduro », a déclaré le président Elvis Amoroso. Dans un discours prononcé au CNE, le chef de l’État vénézuélien a condamné les tentatives de « coup d’État fasciste et contre-révolutionnaire au Venezuela », ignorant les critiques de l’opposition et de la communauté internationale.
Selon les résultats du CNE, le successeur de l’ancien président Hugo Chávez a été réélu pour un troisième mandat consécutif, avec 51,2% des voix. Cependant, l’opposition a elle aussi revendiqué la victoire et rejeté les résultats, invoquant de nombreuses irrégularités.
Si Nicolas Maduro avait le soutien de la Russie et de la Chine, ainsi que d’autres alliés habituels comme Cuba, le Nicaragua, le Honduras et la Bolivie, il y aurait un flot de réactions négatives ou sceptiques de la part de la communauté internationale. Neuf pays d’Amérique latine (Argentine, Costa Rica, Équateur, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine et Uruguay) ont publié lundi une déclaration commune appelant à un « examen complet avec la présence d’observateurs électoraux indépendants ».
En réponse, le Venezuela a annoncé lundi le retrait de ses diplomates pour protester contre « l’ingérence » de sept gouvernements latino-américains, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Caracas estime que les positions de ces gouvernements (Argentine, Chili, Costa Rica, Panama, Pérou, République dominicaine et Uruguay) « portent atteinte à la souveraineté nationale » et a exigé l’expulsion de leurs diplomates.