Les forces de sécurité ont été déployées mardi à Nouméa et un couvre-feu a été instauré pour au moins une journée en raison des violences, tandis que l’Assemblée nationale à Paris doit se prononcer sur un projet de réforme constitutionnelle susceptible d’élargir le système électoral de la Nouvelle-Calédonie. Les séparatistes de l’île s’y opposent. Le Haut-commissariat de la République de Nouvelle-Calédonie a annoncé qu’un couvre-feu sera en vigueur de mardi 18 heures à mercredi 6 heures. La vente d’alcool sera également interdite pendant cette période, a-t-il précisé dans un communiqué annonçant également la fermeture de l’aéroport de Nouméa.
Interrogé sur BFMTV, le Haut-Commissaire de la République de Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, a regretté que 11 policiers aient été tués et 35 policiers militaires blessés depuis lundi à cause de jets de pierres. La police a également été la cible de « tirs intenses », mais il n’y a pas eu de victimes. « De nombreuses interpellations ont eu lieu, 61 personnes ont été interpellées dans la ville de Nouméa. 50 commerces et établissements ont été incendiés et 200 véhicules ont été incendiés. »
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« En raison de la pression de certains délinquants, des individus sont contraints de quitter leur domicile et ces délinquants sont ensuite autorisés à mettre le feu à leur domicile. C’est la raison qui a conduit à la promulgation du couvre-feu », a déclaré le Haut-Commissaire. Et d’ajouter : « Tous rassemblements, transports d’armes, importation d’armes et vente d’alcool sont interdits dans l’agglomération de Nouméa ». Le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, a déclaré aux journalistes que quatre compagnies supplémentaires de police militaire seraient envoyées dans la région.
Appelons au calme. Les tensions en Nouvelle-Calédonie ont été encore exacerbées par l’examen à Paris d’un projet de réforme constitutionnelle visant à étendre les institutions électorales, gelées depuis l’Accord de Nouméa, négocié en 1988 et signé en 1998. Dans un entretien à Radio Zied, leader de la Cellule de coordination de l’action locale (CCAT, indépendantiste), Christian Thein a appelé les manifestants à « relâcher le gaz ». « J’appelle tous les jeunes à bien se reposer. À rester là où ils sont, à la limite. [de route]organisé et structuré », a-t-il déclaré dans des propos diffusés par la chaîne d’information Nouvelle Calédonie La Première.
La porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot, invitée sur Sud-Radio pour répondre aux violences visant la capitale calédonienne, a lancé un appel à la paix tout en défendant le projet de réforme constitutionnelle. « Les délibérations du Parlement sont actuellement en cours et elles reprendront dans l’après-midi. (…) La Nouvelle-Calédonie a un corps électoral gelé depuis 1998 (…) Un électeur sur cinq « Les gens ne peuvent pas voter aux élections nationales », dit-elle. a déploré, appelant à « réfléchir à la manière d’étendre ce système ». aux électeurs, notamment à ceux qui y vivent depuis plus de 10 ans. »
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Les discussions sur l’avenir de l’île ont commencé en 1988, après une décennie de conflit et de violences séparatistes qui ont entraîné la mort de 19 Kanak et de deux militaires les 4 et 5 mai 1988. Il a été assassiné, ce qui a conduit à la crise des otages d’Ouvéa. 5 mai 1988. Le bras droit du leader indépendantiste Jean-Marie Tibau et du FLNKS Yewene Yewene a été assassiné lors de la commémoration de la pièce d’Ouvéa.
Le premier pas a été franchi en 1988 avec l’accord entre Matignon et Oudinot. Avec les signatures du Parti indépendantiste, du Parti loyaliste et de l’État français, trois États sont créés et le peuple kanak est officiellement reconnu. Dix ans plus tard, le Traité de Nouméa fait des îles une communauté d’outre-mer à statut particulier et fournit un cadre aux négociations futures. Depuis, trois référendums d’autodétermination ont eu lieu, tous boycottés par les partisans du Leave qui ont particulièrement critiqué l’organisation en pleine crise sanitaire. Le résultat a été une victoire du « non ».
(De Reuters)