Le président de la République sera interviewé jeudi sur TF1 et France 2 pour commémorer les 80 ans du Débarquement, siège de l’opération. Plusieurs partis d’opposition ont annoncé qu’ils allaient contacter la police de l’audiovisuel.
Publié le 3 juin 2024 à 17h43.
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Emmanuel Macron confronte Anne-Sophie Lapix et Gilles Boulot rue de l’Elysée lors d’un précédent entretien sur France 2 et TF1, le 14 mars 2024 (Alexandre Marchi/République des Nations/MAXPPP)
L’annonce, dimanche 2 juin, a immédiatement suscité la colère des opposants. Le président Emmanuel Macron s’exprimera depuis Caen (Calvados) pour commémorer les 80 ans du Débarquement au journal télévisé de TF1 et France 2 jeudi à partir de 20 heures. Le président de la République, qui sera interrogé par Gilles Boulot et Anne-Sophie Lapix, devra évoquer non seulement la commémoration de cet événement historique, mais aussi l’actualité internationale mettant en avant la guerre en Ukraine et dans la bande de Gaza. Mais le timing choisi, à trois jours des élections européennes et 24 heures avant le début de la période préliminaire, n’est pas du goût de tous les partis rivaux du camp présidentiel.
Le patron des Républicains, Eric Ciotti, a protesté auprès de X : « L’opposition doit avoir le même temps de parole. Nous occupons Alcom. » Dans une lettre aux policiers de l’audiovisuel publiée par Le Figaro, il a qualifié ces déclarations de « totalement injustifiées ». Sélection discriminatoire parmi les candidats. « Est-il normal que les rôles soient aussi confus et que les cadres passent autant de temps dans l’espace médiatique lors d’une campagne électorale ? », a demandé lundi François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux Championnats d’Europe. Informations françaises. « Nous sommes à la merci de François-Xavier Bellamy. Il a raison. On ne peut pas lui enlever cela », a reconnu la majorité.
La même indignation s’est emparée de la gauche. « Je crois que dans une démocratie il n’y a pas de candidature formelle », a ironisé Manon Aubry, tête de liste La France Insoumis, sur RTL lundi matin. Nous occuperons Alcom pour écouter. » [d’Emmanuel Macron] « Comptez à partir du mandat de campagne de Valérie Heyer, tête de liste Renaissance. » Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a formulé une demande similaire, faisant appel à la police audiovisuelle de X : « Personne n’est dupe. A trois jours du Championnat d’Europe, M. Macron s’invitera à 20 heures sur les deux grandes chaînes de télévision. »
Le contrôle du temps de parole pendant la campagne électorale européenne n’est pas aussi strict qu’avant l’élection présidentielle. Ce qui s’applique, c’est le principe d’équité et non d’égalité. Les listes jugées les plus représentatives sur la base des résultats des élections précédentes, des sondages d’opinion et de la « capacité à diriger les élections » peuvent bénéficier d’un plus grand temps d’antenne. Le site explique notamment plus en détail à Alcom les « campagnes via des réunions publiques et des déplacements ».
Dans ces conditions, comment compter les déclarations du président de la République jeudi ? La chaîne devra-t-elle le soustraire du temps accordé à Valérie Heyer et aux autres partisans de la campagne présidentielle ? Lors de ses délibérations de 2011, le CSA (prédécesseur d’Alcom) a fixé des principes généraux. Il précise que les déclarations du chef de l’Etat « par leur contenu et leur contexte s’inscrivent dans le champ de la controverse politique, notamment en matière électorale ». Il s’agit notamment des « expressions de soutien à un candidat ou à une liste de candidats, à un parti politique ou à un groupe politique », et les médias rapportent que d’autres forces politiques « bénéficient en retour d’un « accès équitable à l’aviation » » qui doit être garanti.
Tout dépend donc de ce que dit le Président de la République dans l’interview concernant France 2 et TF1. « Par exemple, quand Emmanuel Macron s’exprimera en tant que chef de l’Etat sur la question ukrainienne, ce sera digne, mais ce sera une autre histoire, estiment des sources de la télévision française. Lorsqu’il évoque les éléments de sa vision pour l’Europe, on pense que c’est le cas. cela. » Montrez votre soutien à Valérie Heyer et nous vous inclurons dans le temps de parole du candidat. »
« Il parlera un peu des européennes », prédit un membre de l’équipe de campagne de ce dernier, mais les policiers de l’audiovisuel ont choisi début mai « l’option difficile » en réclamant que le texte intégral du discours du président soit rendu public. compté. Je le regrette. Il interviendra sur l’avenir de l’Europe à la Sorbonne Université et accordera le temps d’une conférence majoritaire. Si cette « option dure » pour l’interview de jeudi est à nouveau retenue, les derniers jours de campagne « doivent être préparés » au minimum, a déclaré le même membre de l’équipe de Valérie Heyer.
Cet entretien très tardif avec le chef de l’Etat aura lieu en même temps que le dernier meeting de la campagne présidentielle à Nice, et bouleverse en tout cas le planning prévu par la chaîne de télévision. « Nous ferons de notre mieux pour respecter l’équité du temps de parole, mais personne n’est obligé de le faire si cela n’est pas possible. Alcom doit en tenir compte », a déclaré France TV en soupirant. Rééquilibrez tout. » La réponse d’Alcom aux dirigeants politiques qui l’ont contacté sera sans doute attendue et débattue.