Des élections locales auront lieu en Catalogne le dimanche 12 mai. Sept ans après la tentative de sécession et une décennie au cours de laquelle les électeurs indépendantistes détenaient la majorité au Parlement catalan, l’indépendance ne semble plus être une priorité.
De notre correspondant à Barcelone :
Indépendance. C’est une phrase qui résonne lors des rassemblements et des manifestations dans la région depuis une décennie. Mais cette demande n’est plus la principale préoccupation des Catalans qui vont voter ce dimanche.
Oriol Bartomeus, politologue à l’Institut des sciences politiques et sociales ICPS, explique ainsi cette évolution des temps : En fait, au cours du processus, tout a changé, tant du point de vue des électeurs que du point de vue des discours des hommes politiques. L’objet de la discussion n’est plus le même, mais s’ouvre à d’autres sujets plus « ordinaires » entre guillemets. Il n’y a plus de monopole en matière d’indépendance », explique Oriol Bartomeus.
manque de motivation
Même Carles Puigdemont, candidat indépendantiste de droite et figure emblématique du mouvement séparatiste de 2017, n’a évoqué l’indépendance qu’après un discours de 20 minutes sur scène. Il reconnaît le manque de motivation de son clan. « Nous constatons que nous manquons de joie, nous sommes déprimés, nous manquons d’estime de soi et de confiance en notre propre potentiel. Nous devons les trouver », déclare le dirigeant de l’ancienne Communauté autonome catalane.
Article liéEspagne: Carles Puigdemont abandonne la Belgique et s’installe à la frontière espagnole
Certains des premiers militants indépendantistes, comme Carles Porta, qui a assisté à la conférence, ne croient plus que leurs objectifs puissent être atteints à court ou moyen terme. Ce sont les dirigeants qui nous dirigent aujourd’hui », reflète Carles Porta.
Briser la majorité aux élections locales ?
Xavier Antich est le président de l’association culturelle Amnium, qui a organisé la plus grande manifestation indépendantiste de ces dernières années. Il partage également ce diagnostic. « Le mouvement est découragé, a perdu son sens et son pouvoir mobilisateur, pour nous, c’est à cause de la répression espagnole d’une part et de l’incapacité des partis indépendants à présenter un projet pour le pays, d’autre part. » .
Après une campagne axée sur la sécheresse, le chômage et les problèmes de logement, le Parti de l’indépendance n’a pas réussi à obtenir une majorité parlementaire ce dimanche 12 mai, pour la première fois depuis une décennie.
Article lié Espagne : les députés espagnols votent en faveur de l’amnistie des indépendantistes catalans