Album / R’Coup’D / 05.07.2024
pop-folk
Tout d’abord, voici la photo de couverture de l’album. L’homme apparaît avec une barbe grise épaisse, des cheveux coiffés en arrière, un front haut, un sweat-shirt ample et sombre et surtout, un regard baissé. Finn Greenall, mieux connu sous son nom de scène Fink, semble vouloir dire quelque chose pour nous. Ce regard baissé est l’un des gestes les plus importants du langage corporel et est souvent interprété comme le signe d’émotions complexes telles que la timidité, la soumission, une réflexion profonde et même la tristesse. Ce geste reflète la musique de l’Anglais de Cornouailles et ses performances scéniques. Les performances live de Fink sont de véritables expériences émotionnelles, créant une atmosphère intime et immersive, des moments d’interaction et de partage, où chaque note donne l’impression de résonner directement avec l’âme du public.
Depuis la sortie d’albums comme Biscuits for Breakfast, Distance and Time, Thoughts of Revolution et Perfect Darkness en 2006, Fink a montré que son honnêteté et ses émotions brutes le distinguent et a publié de nombreux chefs-d’œuvre folk qui dominent son travail. L’artiste britannique continue alors d’explorer de nouvelles textures sonores et de réinventer la délicieuse image de Bloom Innocent, mêlant subtilement l’électronique à sa signature folk-rock. Aujourd’hui, près de cinq ans après son dernier album, il revient avec ses fidèles musiciens Guy Whittaker et Tim Thornton pour son huitième effort, poétiquement intitulé Beauty In Your Wake.
Ici, avec le titre « Comment vous appelleriez-vous ? », Fink accueille les auditeurs sur son porche. Et dès l’instant où l’on donne le premier coup de grattoir vers le bas, la magie opère et l’on entre dans un monde sublime et fantastique. Au-delà des aspects musicaux, à travers des textes ambigus et suggestifs, les auteurs-compositeurs ont la capacité de créer des mystères et d’obliger les auditeurs à tirer leurs propres conclusions. se demander. Tout au long de l’album, les Britanniques nous transmettent toutes les émotions. On effleure avec nos doigts la douce mélancolie de chansons comme « I Don’t See You As The Others Do », « Be Forever Like A Curse » et même « So We Find Ourselves », qui abandonne la guitare pour le piano. Là, chaque syllabe est allongée. Et je m’éloigne des mots. Vous trouverez des morceaux lumineux, pétillants avec un peu de pop, comme « One Last Gift », « Don’t Forget to Leave » ou la ballade « It’s Like You Ain’t Mine Or More ». Sur ‘Follow You Down’, Finn Greenall manipule savamment les 12 cordes, ses arpèges rappelant un peu The End des Doors, ouvrant une fenêtre sur le monde au son oriental. « When I Turn This Corner » change d’ambiance, devenant plus atmosphérique et envoûtant, ne vous rappelant rien d’autre que la plus belle œuvre acoustique du groupe signée Thom Yorke et Jonny Greenwood. Enfin, on ne peut s’empêcher de parler de « The Only Thing That Matter », qui donne son nom à cet album (The Only Thing That Matter est la beauté avec laquelle on se réveille), et de sa vision de la beauté au sens large. un véritable hymne. Certes, Baudelaire ne s’en offusqua pas.
Fink est bien plus qu’un simple chanteur. C’est un conteur et un poète moderne qui transforme la mélancolie en art. Avec sa voix envoûtante et ses mélodies émouvantes, il continue d’écrire sa propre histoire dans les livres de rock, une histoire qui restera sans aucun doute dans les cœurs des gens pour les années à venir.