L’idée est née un soir de nouvel an. Dès que vous prenez un verre et que vous vous engagez à arrêter de fumer ou à (reprendre) le sport…
Le 31 décembre dernier, Pierre Cazeneuve, membre du Parti Renaissance, s’est lancé un défi pour 2024. Avant l’ouverture des JO de Paris le 26 décembre, la circonscription des Hauts-de-Seine testera tous les sports olympiques et paralympiques qui s’offrent à elle.
A raison d’au moins un sport par semaine, souvent les soirs de séance du Parlement, on retrouve une trentaine de sports dans les clubs de Garche, Rueil-Malmaison ou Saint-Cloud. Seules la dissolution et la campagne qu’il a dû mener pour sa réélection l’ont empêché d’aller jusqu’au bout.
Sportif et rugbyman depuis l’âge de cinq ans, il avait besoin de repousser encore un peu ses limites… « J’ai vraiment eu du mal avec le water-polo », confie-t-il. Je leur ai dit : « Entraînez-vous comme si je n’étais pas là. » C’était incroyablement exigeant physiquement et j’ai failli vomir au bord de la piscine… »
Tours, pompes, lancers de balle lestés, et encore des tours… « Le coach m’a cru sur parole comme si je jouais l’équipe 1 samedi », s’amuse le sénateur. Mais c’est tellement génial, c’est un super sport d’équipe, il y a une vraie compétence, et c’est une belle découverte. »
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On ne parle pas à un membre du Congrès en écharpe et en costume lors d’une cérémonie de la même façon qu’on parlerait à quelqu’un en maillot de bain jouant au water-polo…
Pierre Cazeneuve, député de la 7e circonscription des Hauts-de-Seine
J’ai aussi essayé pour la première fois l’équitation, la gymnastique rythmique et le taekwondo. Pour quoi ? Et le Taekwondo, je n’ai rien compris ! Cela nécessite de comprendre une série de mouvements et est complexe. » Les souvenirs des après-midi d’été passés à regarder les JO avec sa grand-mère chez ses parents dans le Gers (son père, Jean René, est député) ne l’aident pas beaucoup.
Pourtant, si l’on met de côté les performances sportives, une question nous dérange. Y avait-il un sens politique à ce défi au-delà d’un aspect « intéressant » ? « Il y avait plusieurs objectifs », poursuit sérieusement le député de 29 ans. C’était une manière de rencontrer et de communiquer avec les associations, les bénévoles et les présidents de clubs et d’avoir un maximum de retours d’expérience sur le terrain. Je ne parlerais pas à un membre du Congrès en écharpe et costume lors d’une cérémonie de la même manière que je parlerais à un membre du Congrès en écharpe et costume jouant au water-polo en maillot de bain… »
De manière informelle, la discussion portera sur les gymnases, les licenciés qui ne sont pas revenus après la COVID-19, les difficultés liées aux subventions et le manque de bénévoles. Il s’agit de poursuivre les acquis politiques de l’ère Macron (financement de 5 000 stades et dojos, deux mouvements). temps de sport supplémentaire dans les collèges, 30 minutes d’activité physique par jour dans les écoles primaires, pass sportifs, etc.), les députés ont renforcé leur conviction dans les vertus du sport pour la société dans son ensemble.
Pierre Cazeneuve monte à cheval pour la première fois dans le cadre d’un défi qu’il s’est fixé. ©DR
« Le sport est très politique dans le sens noble de l’unité, de l’apprentissage des valeurs républicaines et du dépassement de soi. Cette façon de faire passer le groupe avant l’individu. Si tout le monde faisait cela, la société irait mieux. Elle ira mieux… On le sait aussi que l’activité physique réduit considérablement les problèmes de santé, nous avons donc un énorme intérêt à la promouvoir. Par exemple, 10 milliards d’euros d’économies en matière de santé. Nous avons besoin de politiques ultra-ambitieuses pour impliquer tout le monde dans le sport et accélérer le parcours sportif.
Après avoir passé une semaine à écumer les stades à la recherche d’événements puis pris quelques semaines de repos, Pierre Cazeneuve a pu habiller certains de ses sujets dès la rentrée. Un tout autre défi l’attend dans le chaudron parlementaire, dépourvu de majorité claire.