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NAIROBI (Reuters) – Le président kenyan William Ruto a cédé jeudi à la pression de l’opinion publique après avoir violemment réprimé les manifestations antigouvernementales et a limogé le gouvernement, à l’exception du ministre des Affaires étrangères.
« J’entamerai immédiatement de vastes consultations au sein de divers secteurs et organisations politiques (…), publiques et privées, dans le but d’établir un gouvernement à base élargie », a déclaré le chef de l’Etat dans une allocution télévisée.
William Ruto, au pouvoir depuis 2022, a déjà annoncé le 26 juin qu’il retirerait le plan budgétaire 2024-25 qui a déclenché les protestations, notamment celui qui prévoyait des augmentations d’impôts.
Il a expliqué jeudi avoir pris la décision de remercier le gouvernement « avec effet immédiat » après « avoir écouté les points de vue des Kenyans ».
Seuls le ministre des Affaires étrangères et le vice-président conservent leurs fonctions.
La décision de William Ruto d’augmenter les impôts enverra des milliers de jeunes dans la rue en juin alors que le déficit budgétaire pour l’exercice commençant le 1er juillet devrait atteindre 4,6% du produit intérieur brut (PIB).
La police a tiré à balles réelles sur la foule, tuant au moins 39 personnes.
(Reportage de George Obrutsa et Olivia Kumwenda-Mtambo ; contributions d’Aaron Ross à Nairobi et de Bhargabu Acharya à Johannesburg ; écrit d’Alexander Winning ; traduction française de Sophie Rouet ; édité par Kate Entlinger)