Le président Vladimir Poutine a menacé les pays occidentaux de « graves conséquences » si l’Ukraine utilisait des armes fournies par ses alliés pour attaquer le territoire russe.
Kiev exige la levée des restrictions sur l’utilisation des munitions par son armée, notamment face à l’avancée des forces russes dans la région de Kharkov, dans le nord-est de l’Ukraine.
L’OTAN a lancé un appel à l’assouplissement des règles plus tôt dans la semaine.
« Les lignes de front et les frontières de l’Ukraine et de la Russie sont presque les mêmes », a expliqué Jens Stoltenberg. En conséquence, selon le chef de l’OTAN, « les Ukrainiens auront les mains liées s’ils ne peuvent pas attaquer des cibles militaires sur le territoire russe ».
Et c’est ce qu’exige l’armée ukrainienne, qui est inférieure en soldats et en munitions. La capacité d’attaquer la Russie avec des armes fournies par l’Occident. En effet, l’armée russe se déploie en préparation d’une attaque sur son propre territoire, à partir duquel des avions de combat peuvent décoller sans interférence.
Pour Kiev, l’offensive russe au nord menace la deuxième plus grande ville d’Ukraine, Kharkiv. Image : Andriy Mariyenko/AP Photo/Photo Union.
La Ligne Rouge relie Washington et Berlin
Toutefois, ce n’est pas l’OTAN qui en décide. Les restrictions peuvent ou non être imposées en fonction du fournisseur d’armes, pays par pays. Et ce sujet fut partagé entre les alliés, à la grande satisfaction de Moscou.
Parmi les opposants figurent les États-Unis, principal fournisseur d’armes de l’Ukraine, avec une part de marché de près de 40 %. La Maison Blanche a rejeté mardi 29 mai une demande de Kiev visant à lever les restrictions. Washington a répondu : « Notre position n’a pas changé pour le moment. » Ce mercredi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a assuré aux alliés de l’Ukraine qu’ils « adapteraient et ajusteraient » les livraisons d’armes pour assurer le succès. il va essayer de faire ça
Berlin est également préoccupé par l’escalade et le conflit ouvert avec Moscou. Le chancelier allemand Olaf Scholz ne voit désormais aucune raison d’assouplir les règles convenues avec l’Ukraine sur l’utilisation des armes fournies par l’Allemagne, le deuxième fournisseur de Kiev.
Le leader du Parti social-démocrate du parti du Premier ministre, le SPD, partage cet avis. Kevin Kuhnert a également souligné le risque que les armes occidentales puissent « attaquer accidentellement les infrastructures civiles russes ».
La Belgique prévoit de fournir 30 F-16 à l’Ukraine d’ici 2028 Image : Piroschka Van De Wouw/REUTERS
La France et la Pologne ont un avantage
« Aucun impact sur les capacités civiles », condition également imposée par le président Emmanuel Macron lors de sa visite en Allemagne hier. Mais contrairement au président allemand, le président français a déclaré vouloir forcer l’Ukraine à « neutraliser les sites militaires russes d’où le missile est lancé » et à permettre que celui-ci s’abatte sur l’Ukraine.
Enfin, le troisième fournisseur de Kiev, la Pologne, a assuré que l’armée ukrainienne pourrait utiliser librement les armes livrées. il n’y a pas de limites. Pour le ministre polonais de la Défense, « les Ukrainiens peuvent se battre comme ils le souhaitent ».