Louisa Hanoun, la dirigeante du Parti travailliste algérien (trotskiste) emprisonnée à la suite des manifestations du Hirak de 2019, a annoncé samedi qu’elle retirait sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Cette annonce intervient après que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé jeudi son intention de briguer un nouveau mandat.
Louisa Hanoun a évoqué dans un communiqué une « situation injuste » et un « cadre législatif régressif et antidémocratique ». Dans une publication sur Facebook, il a ajouté que son parti ne participerait pas non plus au « processus de vote du 7 septembre », jour du vote anticipé pour l’élection présidentielle. Elle l’a accusé d’avoir « l’intention d’exclure les travaillistes de l’élection présidentielle ». […] Violer le droit du peuple à choisir librement son programme politique.
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Emprisonné pour « complot » contre l’État
Louisa Hanoun, candidate aux présidentielles de 2004, 2009 et 2014, n’a pas donné plus de détails mais a déclaré que sa décision était basée sur les « informations » dont elle disposait. La figure rebelle algérienne Louisa Hanoun a été emprisonnée en plein Hirak en mai 2019 après avoir été accusée de « complot » contre l’État et l’armée. Elle a été libérée en février 2020 et acquittée en janvier 2021.
Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, a déclaré jeudi qu’il briguerait un nouveau mandat basé sur « les revendications de nombreux partis politiques, organisations politiques et non politiques et de la jeunesse ». Il est très populaire et l’a emporté avec 58% des voix, malgré de nombreuses abstentions lors du scrutin précédent. Il remplace Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission en 2019 sous la pression de l’armée et du mouvement de contestation populaire Hirak. L’ancien Premier ministre de Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune, a supervisé la répression du mouvement Hirak, à l’origine des manifestations.