Il est inquiet Michel Verger-Franceschi, 73 ans, originaire de la diaspora corse vivant à Paris, a récemment publié Passés Combinés. L’écrivain maritime, passionné d’histoire, a exprimé son opposition à cette évolution, même s’il reconnaît sa propre incompétence en matière politique. Selon lui, la Corse avait besoin non seulement de se libérer de la République, mais aussi de s’y ancrer solidement. Territoire génois depuis le XIIIe siècle, il fut cédé à la France en 1768. L’île reste indépendante de 1755 à 1769, grâce au général Pascal Paoli, jusqu’à ce que le corps expéditionnaire de Louis XV anéantisse les insulaires à la bataille de Ponte Nove le 8 mai 1769.
Il ne lui semble pas opportun d’inclure la Corse dans la Constitution, comme cela a été évoqué. « La Corse ne peut pas être considérée comme une province d’outre-mer », écrit-il. Il rappelle que cette île du monde a donné à la France son premier président, Louis Napoléon Bonaparte, puis ses 13 000 enfants de 1914 à 1918. « En Corse, il faut plus d’Etats, pas moins », estime l’universitaire émérite. Si nous perdions notre carte Vitale demain, qui paierait nos frais médicaux ? S’il n’y a plus de concours nationaux dans le domaine de l’éducation, les enseignants ne fuiront-ils pas l’île ? Gilles Simeoni (président de l’exécutif corse, ndlr) est bon en politique culturelle, mais il se montre trop accommodant envers l’exécutif français. C’est une erreur de penser que l’autonomie éliminera le désir d’indépendance. »
Nouveau statut et pouvoir normatif
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