Cet État balte, avec une population de 2,8 millions d’habitants, craint de devenir la prochaine cible de la Russie en cas de victoire dans la guerre contre l’Ukraine.
Les Lituaniens votent à l’élection présidentielle de leur pays à un moment critique dans le contexte de la guerre russe en Ukraine, qui affecte cet État balte stratégiquement important.
Les scrutins devraient commencer dimanche matin à 7 heures (4 heures GMT) et se terminer dans la soirée, le populaire sortant Hitanas Nauseda étant susceptible de remporter un autre mandat de cinq ans.
Mais avec huit candidats en lice, il peut être difficile pour n’importe quel candidat d’obtenir les 50 pour cent des voix nécessaires à une victoire totale. Dans ce cas, le second tour des élections aura lieu le 26 mai.
Nauseda est un conservateur modéré, et l’un de ses principaux adversaires est l’actuelle Première ministre et ancienne ministre des Finances, Ingrida Simonte, qui l’a battu au second tour en 2019 avec 66 % des voix.
Le président Gitanas Nauseda pose pour les photographes lors du vote à Vilnius [Petras Malukas/AFP]Un autre candidat est Ignace Wegele, un avocat populiste qui s’est fait un nom en s’opposant aux restrictions et aux vaccins pendant la pandémie de coronavirus.
Même si les trois premiers candidats sont d’accord sur la défense, ils ont des points de vue différents sur les questions sociales et les relations entre la Lituanie et la Chine, qui sont depuis longtemps tendues à propos de Taiwan.
Aldona Mayauskine, 82 ans, a déclaré à l’AFP qu’elle avait voté pour Nauda parce que « il est le meilleur dans toutes les catégories ».
Irène, 53 ans, fonctionnaire, a déclaré à l’agence qu’elle avait voté pour Simonite et qu’elle espérait que les futurs présidents seraient moins populistes.
« Je ne vote pas pour des visages. Je vote pour des personnes qui peuvent réellement contribuer à améliorer notre sécurité et notre qualité de vie », a-t-elle déclaré.
Les électeurs arrivent pour récupérer leur bulletin de vote dans un bureau de vote à Vilnius lors du premier tour de l’élection présidentielle lituanienne. [Petras Malukas/AFP]
Inquiétudes concernant la Russie
Dans le système politique lituanien, le président supervise la politique étrangère et de sécurité et agit en tant que commandant en chef de l’armée.
Le petit pays est stratégiquement important car il se trouve sur le flanc oriental de l’OTAN, ce qui le rend particulièrement important dans un contexte de tensions croissantes entre la Russie et l’Occident à propos de l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Cette invasion dure déjà depuis plus de deux ans.
Kaliningrad est une enclave russe au bord de la mer Baltique, située entre la Lituanie au nord et à l’est et la Pologne au sud. Par conséquent, non seulement la Lituanie, mais aussi la Lettonie et l’Estonie voisines, sont très préoccupées par la récente acquisition de positions militaires russes dans le nord-est de l’Ukraine.
Les États baltes ont déclaré leur indépendance après l’effondrement de l’Union soviétique et ont rejoint l’Union européenne et l’OTAN.
La Lituanie, un pays de 2,8 millions d’habitants, craint de devenir la prochaine cible de la Russie si elle gagne la guerre contre l’Ukraine. Il s’agit du plus grand donateur de l’Ukraine et consacre des sommes importantes à la défense, son budget militaire équivalant actuellement à 2,75 % du PIB.
Le scrutin prévoit également un référendum sur l’opportunité de modifier la constitution afin d’autoriser la double nationalité pour les centaines de milliers de Lituaniens vivant à l’étranger et aux prises avec une population en déclin.
Pour la première fois, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a décliné l’invitation de la Lituanie à surveiller les élections.
Le gouvernement lituanien avait voulu retirer les observateurs de l’OSCE de Russie et de Biélorussie, les accusant de constituer une menace pour le processus politique et électoral.
Le groupe a déclaré que la Lituanie violait les règles de l’OSCE et que les observateurs avaient signé un code de conduite promettant la neutralité politique et ne représentaient pas leur propre gouvernement.