Mais vous vous demandez peut-être de quoi ils parlaient. Douze heures! C’est la durée des discussions entre Emmanuel Macron et les dirigeants des partis. Il ne s’agit plus d’un échange informel, mais plutôt d’un accord de Grenelle. Eh bien, ce serait le meilleur de tous. Parce que nous doutons que si quelque chose d’important était sorti de là, nous l’aurions su. Les réactions des participants n’ont pas donné l’impression d’un moment historique. « Douze heures se sont écoulées sans aucune réponse sérieuse, sans aucune mesure, sans aucune annonce concrète », a déploré Manuel Bompard de la France Insoumise (LFI), suivi par d’autres membres de Noupes. Jordan Bardella du Rassemblement national (RN) a reconnu l’échange « franc » hors caméra, mais il n’y avait finalement rien de concret à son arrivée. Le discours d’Eric Ciotti, du Parti Les Républicains (LR), qui « attend de voir ce qui se passe », est similaire. Ainsi, même si cela était intéressant sur le papier et pouvait encore fonctionner dans la pratique, rien ne s’est finalement produit. Les ossements ont été ballottés, à l’exception du truc « emprise », pour ne pas laisser l’impression que ces 12 heures n’ont finalement servi à rien. Même si on n’y va pas, on imagine la scène. Les chefs de parti prononcent des discours et des phrases plutôt venimeuses peuvent être entendues. Quant au président de la République, il ne cesse de parler, de parler, de parler et de parler encore. Bref, c’est son monologue. Nul doute que le talent est là, mais les exercices présentés comme des innovations en matière politique se fanent vite comme des soufflés sortis du four. C’est peut-être quelque chose comme le macronisme, l’aboutissement idéologique de ce que nous recherchons désespérément depuis six, voire sept ans. Et pourtant nous avons pu faire une belle démonstration du vide. C’est vide. C’est bien de se sentir comme Socrate dans l’Agora et de s’écouter parler, mais une fois arrivé, il n’y a plus rien à faire.