Une nouvelle éruption volcanique sur la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest de l’Islande, a forcé mercredi des évacuations alors que de la lave rouge-orange jaillissait d’une faille près de la ville de Grindavik.
Une énorme fumée blanche était visible sur le ciel bleu et de grandes quantités de lave orange brillante jaillissaient du sol à travers une faille près de Sundonukgigal, au nord de la ville portuaire.
Il s’agit de la cinquième éruption dans la région depuis décembre.
Deux heures après le début de l’éruption, la lave a commencé à couler à moins d’un kilomètre du barrage qui protège la ville de Grindavik.
La plupart des 4 000 habitants de la ville avaient déjà été évacués en novembre, juste avant la première éruption volcanique de la région.
Une deuxième éruption s’est produite en janvier et trois maisons à Grindavik ont été ravagées par les flammes.
La plupart des personnes qui se trouvaient à Grindavik mercredi pour le travail ou pour des visites quitteront immédiatement le pays, mais un petit nombre de passionnés refuseront, a indiqué l’agence de protection civile du pays sur sa page Facebook.
« Trois habitants restent à Grindavik malgré la recommandation de l’équipe d’intervention de quitter la ville. Une telle action n’est pas judicieuse », a-t-elle écrit.
L’éruption de mercredi s’est produite trois semaines après la fin de la quatrième éruption qui a débuté le 16 mars.
« Le panache a atteint une altitude d’environ 3,5 kilomètres au début de l’éruption, et la longueur de la faille a été estimée à plus d’un kilomètre », a indiqué l’OMI sur son site Internet.
Quatre-vingt-dix minutes plus tard, la Protection Civile a annoncé que la faille s’était élargie à 3,4 kilomètres.
Selon l’OMI, la coulée de lave est massive, entre 1 500 et 2 000 mètres cubes par seconde.
« Surprise du chef ! »
Les bains géothermiques populaires du Blue Lagoon, une attraction touristique majeure du pays, ont évacué à la hâte toutes les installations mercredi, quelques heures avant le début de l’éruption.
Maia Bigach, une touriste française de 28 ans, venait d’arriver sur le parking du Lagon Bleu mais a dû rebrousser chemin en toute hâte.
« Nous avons reçu une alerte au téléphone disant +évacuez, évacuez+ et nous sommes partis », a-t-elle déclaré à l’AFP. « C’était une surprise pour le chef ! », a-t-elle ajouté en riant.
L’OMI avait signalé une « activité sismique intense » avant l’éruption de mercredi. Cela ne devrait toutefois pas perturber le trafic aérien.
L’opérateur aéroportuaire islandais ISAVIA a déclaré sur son site Internet que l’aéroport de Keflavik, le plus grand d’Islande, restait ouvert et « fonctionnait comme d’habitude ».
Néanmoins, la Protection Civile a annoncé l’état d’urgence dans le pays.
400 secousses
Quelques jours avant l’éruption, environ 20 millions de mètres cubes de magma s’étaient accumulés dans la chambre magmatique souterraine de Svartsengi.
Le site abrite une centrale géothermique qui fournit de l’électricité et de l’eau chaude à 30 000 personnes sur la péninsule de Reykjanes.
Par mesure de précaution, il opère principalement dans des zones reculées depuis la première éruption dans la région. Un remblai de terre a été construit autour de la centrale pour la protéger.
L’OMI a déclaré lundi qu’environ 400 tremblements de terre ont été observés près de la chaîne de cratères de Sundunukgigal au cours des sept derniers jours.
L’Islande compte 33 volcans actifs, soit le nombre le plus élevé d’Europe. Il est situé sur la dorsale médio-atlantique, une faille sous-marine qui sépare les plaques eurasienne et nord-américaine et provoque des tremblements de terre et des éruptions.
Les volcanologues s’accordent à dire que l’activité enregistrée depuis 2021 sur la péninsule de Reykjanes prouve que les longues failles qui ont permis la remontée du magma se sont réveillées pour la première fois depuis 800 ans.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats/afp