Les dirigeants des partis, tout comme les stratèges de l’ombre, ne s’en cachent pas. Selon les mots de Jordan Bardera lors de son discours, l’idée est de former une « minorité de blocage » plutôt que de construire une nouvelle force capable de diriger le Congrès. 15 janvier, sous presse. Ou encore, dans le cas de Marine Le Pen, qui déclarait aux journalistes dix jours plus tard que « des circonstances multiples », voire des alliances occasionnelles avec d’autres groupes, étaient destinées à entraver le succès d’un document particulier.
L’un des plus proches conseillers du président, député RN, traduit sans fioriture ainsi les propos de son chef : [au Parlement européen], on s’en fiche. c’est purement administratif […]. Ce qui compte, c’est votre vote. » L’objectif s’est renforcé après que les stratèges du RN ont indiqué que le PPE pourrait se joindre à l’opposition à la politique environnementale de l’UE. Ils estiment que cet acteur a le potentiel de provoquer de telles alliances perturbatrices.
Selon Identity and Democracy (ID), l’agence de sondage de POLITICO, les groupes repentis pourraient atteindre 89 sièges, contre 59 actuellement. Il ne pourra donc pas dépasser le PPE (notamment avec les Républicains) et ses 173 sièges potentiels, ni les Socialistes et Démocrates (141 sièges). Il se placera cependant devant Renu, qui compte 79 députés élus en demi-cercle avec 720 sièges.
Le RN a également d’autres cibles en tête. Il veut unir les voix du Groupe européen des conservateurs et des réformateurs (CRE, dont est membre le parti politique de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, les Frères italiens). Selon les documents, ils n’ont pas réussi à les convaincre de sortir officiellement ensemble. Et le parti du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, le Fidesz, envisage de les rejoindre après les élections.
Les repénistes n’excluent pas non plus la possibilité d’attirer occasionnellement des voix du PPE qui pourraient être séduites par des mouvements de droite.
angle anti vert
Le « cordon sanitaire » mis en place depuis l’arrivée des répénistes et de leurs alliés au Parlement européen est « de plus en plus fragile », a déclaré la juge Marie-Pierre Vedrennes, députée européenne (Renouveau). En novembre, les élus européens ont voté sur les aspects clés du Green Deal, qui vise à encadrer l’usage des pesticides. Le règlement, rejeté en séance plénière, aurait pu être repris en commission si la droite et l’extrême droite n’avaient pas uni leurs voix pour bloquer l’amendement.