Deux des mesures préconisées dans un rapport remis le 7 mai par le député Aurélien Sentour pourraient avoir un impact négatif sur la production et la diffusion des bandes dessinées produites en France.
Manga français «Kikidok». 421 œuvres
Publié le 30 mai 2024 à 17h49.
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Faut-il couper les programmes pour enfants de la TNT (télévision numérique terrestre) avant l’école les matins de semaine ? Ou devrions-nous interdire la publicité destinée aux moins de 12 ans ? C’est en tout cas ce que préconise le rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur l’attribution, le contenu et le contrôle des fréquences de la TNT, rédigé par Aurélien Sentour (La France Insoumise) et déposé le 7 mai. C’est ce que je fais.
Ce qui apparaît a priori comme une volonté de renforcer la protection des jeunes téléspectateurs pourrait en réalité avoir un impact négatif sur la production et la diffusion de programmes d’animation en France si ces mesures étaient adoptées. Leurs représentants ont lancé l’avertissement hier dans un communiqué signé conjointement par la SACD et le syndicat AnimFrance. Un document (émanant respectivement du rapporteur lui-même personnellement et de la commission dans son ensemble) juge ces deux propositions « simples et rapides ».
Rapports sur la plateforme
Loin d’être à la hauteur de leurs attentes, ils risquent « d’être stigmatisés et de perdre de vue l’animation française ». Par exemple, si un jeune enfant qui s’est vu refuser des dessins animés de qualité (et qui bénéficient souvent d’un contenu pédagogique solide) sur une chaîne accessible à tous se détourne de l’écran et empile des cubes en bois, c’est difficile à imaginer. Les premiers bénéficiaires de ces mesures ne seront pas les enfants mais, comme le souligne le communiqué, les plateformes numériques et les plateformes «souvent situées dans des pays non européens, où les contraintes réglementaires et le contrôle de la publicité sont quasi inexistants».
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Dans le même esprit, une autre des 47 propositions avancées par la commission concerne les experts. C’est un relégable de quatrième division française et une riche proposition de jeunesse qui va bien au-delà de la Quatorzième chaîne (pensée par la chaîne d’information). Selon eux, cela représente une « perte préjudiciable de points de référence et de visibilité ». Il existe un autre danger que les législateurs feraient bien de ne pas ignorer.