La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abuja, la capitale du Nigeria, a déclaré que « le Sénégal n’a violé aucun droit ».
Le tribunal a été saisi par les avocats de Sonko pour contester sa radiation des listes électorales sénégalaises après sa condamnation dans une affaire morale. Cette exclusion lui rend impossible de se présenter à l’élection présidentielle de février 2024, dont il est l’un des principaux candidats.
Le jugement d’Abuja intervient un jour où la Cour suprême de Dakar envisage également le retour de Sonko sur les listes électorales, un processus largement considéré comme la dernière chance pour les opposants de s’inscrire sur les listes électorales.
L’un des avocats de Sonko, Me Juan Blanco, a réagi en déclarant : « La Cour de justice de la CEDEAO a donné l’autorisation à Macky Sall (président sénégalais) d’écraser ses opposants ». « En gouvernant comme elle, les dictateurs ont pu agir de la même manière que l’Etat sénégalais et profiter de la jurisprudence de la Cour », a réagi l’un de ses avocats, Me Credor Lee.
L’audience de Dakar s’est tenue vendredi matin à la Cour suprême, une prison de haute sécurité gardée par une forte police, a constaté un journaliste de l’AFP. Cette affaire est liée à l’appel lancé le mois dernier par l’Etat contre la radiation de Sonko des listes électorales par un juge de Ziguinchor (sud). Cette salle d’audience étroite est fréquentée par des avocats des deux côtés, des militants de l’opposition et des policiers. La discussion commence à midi.
bras de fer
Le Sénégal est dans un état d’instabilité depuis deux ans et demi en raison de conflits entre Sonko et l’État sur plusieurs affaires politiques et judiciaires, déclenchant les violences les plus meurtrières que le pays ait connues depuis des années. Lui et ses avocats continuent de dénoncer un complot visant à l’écarter politiquement.
Ses discours souverainistes et panafricains, ses dénonciations de l’influence économique et politique exercée sous son règne par la « mafia d’État », les sociétés multinationales et les anciennes puissances coloniales françaises, plus de la moitié de la population, ont recueilli un fort soutien parmi les moins de 20 ans. . Ses détracteurs le voient comme un démagogue.
Les opposants ont appelé vendredi à la résistance jeudi soir, estimant que la souveraineté du Sénégal et le « sort de la nation » étaient en jeu. « Nous devons défendre une justice juste, libre et indépendante, et pour le droit de vivre dans notre pays sans craindre d’être arrêté et emprisonné sans motif valable », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux mentionnés.
Dakar était calme vendredi matin. Les autorités ont interdit la distribution de motos et la vente au détail de carburant.
prisonnier
Le ministère de l’Intérieur a jusqu’à présent refusé de délivrer à M. Sonko les documents officiels lui permettant de réunir les fonds de parrainage dont il a besoin pour se présenter. Le ministère maintient que la décision du juge Ziguinchor est susceptible d’appel par l’Etat et n’est pas définitive.
Néanmoins, le 31 octobre, la Commission électorale, chargée de superviser le processus électoral, a demandé à la Direction générale des élections (DGE), qui dépend du ministère de l’Intérieur, de réinscrire M. Sonko sur la liste et de lui délivrer un favoritisme. le fichier l’a fait. Le même jour, la DGE rejette la demande.
Sonko, 49 ans, a été reconnu coupable de débauche sur mineur le 1er juin et condamné à deux ans de prison. Il a été reconnu coupable par contumace après avoir refusé de comparaître à un procès qui l’accusait de complot visant à l’exclure des élections.
Il a été emprisonné fin juillet pour d’autres chefs d’accusation, notamment appel à l’émeute, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et mise en danger de la sécurité nationale. Il a annoncé une nouvelle grève de la faim à la mi-octobre.