Écrit par Inès Duyff
Publié le 28/09/2016 16:17, mis à jour le 29/09/2016 11:55
Vidéo – Daddy’s Car est une chanson pop inspirée du légendaire groupe de rock britannique. Quelle est sa singularité ? Son développement s’appuie sur un algorithme développé par l’Institut français des sciences.
Un titre pop qui semble tout droit sorti des années 1970 : Daddy’s Car est apparu sur Youtube la semaine dernière et pourrait être confondu avec un titre inédit des Beatles. Sauf que le légendaire groupe de rock britannique ne s’est pas réuni depuis sa dissolution en 1970. La chanson a été composée par Flow Machine, une intelligence artificielle créée dans un laboratoire parisien qui va révolutionner le monde de la musique. « C’est la première fois qu’une chanson pop créée par un ordinateur est efficace », a déclaré François Pachet, chercheur et directeur du Sony Computer Science Research Institute, inventeur de la chanson.
L’une des deux premières œuvres de Flow Machines, véritable réseau de neurones virtuels, s’inspire des Beatles. L’autre Mr. Shadow est plus opaque et imite le style du chanteur Americana.
Pour arriver à ce résultat, le compositeur Benoît Carré a sélectionné des styles musicaux parmi 45 chansons des Beatles et a mis à profit l’intelligence artificielle. La machine reposait sur 14 000 « lead sheet », des partitions véhiculant la culture musicale. À partir de là, Flow Machines a pu analyser et assimiler les chansons des « Fab Four » et créer leur propre partition.
Album artificiel 2017
Cependant, la machine n’était pas totalement autonome et nécessitait une main humaine pour achever le travail, intégrer les paroles écrites par Benoît Carré et les appliquer au mix.
En effet, les Flow Machines peuvent produire de la musique de niveau professionnel. Or, « ces IA ne peuvent pas savoir si ce qu’elles créent est intéressant ou non, car elles n’en sont pas conscientes. Les choix humains seront toujours fondamentaux », explique François Pachet au HuffPost.
Google a dévoilé sa première œuvre d’art avec le projet Magenta en juin dernier, mais elle n’était pas aussi avant-gardiste que la voiture de papa. Cette nuance vient de l’étape de composition du logiciel TensoFlow, développé sans aucune donnée musicale.
Depuis 2012, l’institut français Sony Computer Science Institute travaille sur le projet grâce à une subvention du Conseil européen de la recherche, et l’album artificiel sera développé par Flow Machines en 2017. « Nous voulons ramener un peu de chaos, d’ingéniosité et d’audace aux chansons populaires », conclut l’auteur avec Trax.