L’année dernière, le marché français de l’Armagnac a chuté d’environ 10 %. En revanche, on note une légère augmentation à l’étranger.
Dans une situation pour le moins tendue, l’Armagnac a su rester fort, comme peuvent le conclure les chiffres 2023 publiés cette semaine par l’organisme de la filière.
Signe fort de la tendance à l’internationalisation observée depuis de nombreuses années, la part de la France et des exportations s’élève désormais à 42% et 58%. « L’Armagnac gagne des parts de marché à l’export et surtout à l’export à grande échelle », reconnaît le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA) dans un rapport. Cette évolution positive est imputable à une légère augmentation des ventes internationales (1,56 million d’unités, soit 2022+ 1,32%). La Chine ouvre une enquête sur le dumping des spiritueux européens. En fait, la Russie et la Chine comptent parmi les principaux importateurs d’Armagnac, aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Italie, en termes de valeur et de volume.
« Matériel de référence de niche dans le monde des spiritueux »
L’inflation a eu un impact négatif sur l’ensemble du continent, avec des ventes à 6,6 %, malgré une baisse de la croissance des volumes dans certains pays clés de l’UE comme l’Italie (+7 %) et l’Espagne (+4 %). Par conséquent, même face à ces conditions complexes, la croissance des exportations, aussi faible soit-elle, offre une certaine assurance. Olivier Goujon, directeur du BNIA, a déclaré : « Il s’agit d’une réalisation importante, surtout dans la situation actuelle du marché des spiritueux, qui a chuté de plus de 13 % ».
Cette croissance internationale contraste avec la baisse de 9,96 % enregistrée sur le marché français l’année dernière, et s’apprécie d’autant plus que les ventes d’Armagnac ont retrouvé leurs niveaux d’avant COVID-19. Cependant, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. « Les liens forts qui unissent l’Armagnac avec la gastronomie traditionnelle et les cavistes français garantissent une certaine stabilité du marché français de l’AOC, malgré le déclin de la grande distribution. L’image donne aux francophiles un certain « esprit » de sécurité, analyse Olivier Goujon. .
Cette confiance dans l’avenir est renforcée par une campagne de distillation 2023-2024 particulièrement satisfaisante, avec une production de 16 022 hectolitres d’alcool pur distillé (soit l’équivalent de 3,9 millions de bouteilles). Par rapport à la campagne précédente (10 914 hl en 2022), ce chiffre est en augmentation significative (+46%). De quoi laisser espérer atteindre l’objectif fixé dans le Plan Ambition Armagnac 2030, à savoir une production de 20 000 hectolitres d’ici 2025. » conclut Jérôme Delord, Président du BNIA.