Ce dimanche 2 juin, les citoyens mexicains essentiels seront appelés aux urnes pour des « élections générales » qui interrompront la campagne électorale la plus désastreuse de l’histoire du pays. Près de 30 candidats ont été assassinés et des centaines blessés. Pourquoi une telle violence se produit-elle ? Laisse-moi expliquer.
Les articles dans les médias ne cessent de paraître, et il en va de même pour le Mexique. «Le candidat a été assassiné»… «Le cadavre démembré du candidat a été retrouvé»… et derrière ces assassinats se trouvaient les traces d’un cartel de la drogue tentant d’influencer les élections générales.
Selon les données compilées par l’organisation de la société civile Data Civica, 26 candidats aux élections ont été assassinés entre le 23 septembre, date du début du processus électoral, et le 1er mai.
le but ? Prenons l’exemple des élections générales, décrites par les médias comme les plus grandes élections de l’histoire du Mexique. Le président, le vice-président, les sénateurs, les gouverneurs et les membres du conseil municipal seront élus le dimanche 2 juin, lorsque près de 20 000 délégués se réuniront.
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« Aucun parti politique n’est à l’abri. Il n’y a pas de tendance claire quant au parti le plus ciblé », a déclaré Itzel Soto, directeur du projet Vote Between the Bullets, qui analyse les données sur la criminalité politique et la violence. Cité par l’association Civica, Les Échos.
Arturo Espinosa, directeur du Laboratorio Electoral, interrogé par RFI, considère ces crimes comme caractéristiques du crime organisé au Mexique. « Il tente d’exercer une influence locale en tuant des personnes participant aux élections locales afin de présenter des candidats proches de ces organisations », explique-t-il.
Grave corruption au niveau de la ville
Par conséquent, les trafiquants de drogue et autres organisations mafieuses élimineront désormais les candidats susceptibles d’entraver leurs activités criminelles au-delà du trafic de drogue. Je dois dire que la corruption est très forte au Mexique, surtout au niveau local. « Les mairies et les gouvernements des États sont essentiels pour établir des réseaux de protection, car ils déterminent des postes importants de police et de sécurité publique », a déclaré Sandra Ray, auteur du rapport Les Echos « Analyse Démocratie ».
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En conséquence, de nombreux partis politiques ont renoncé à présenter des candidats dans certaines régions, principalement celles où le crime organisé est répandu. Et de moins en moins d’électeurs sont disposés à se rendre aux urnes, ce qui, selon de nombreux observateurs, constitue une réelle menace pour la démocratie.
Ces élections seront donc certainement les plus meurtrières de l’histoire du Mexique, avec le triste record de 24 morts en 2018 déjà battu, et la dégradation de la situation sécuritaire perturbant les projets des candidats à la présidentielle.
Et la méthode est digne du film de gangsters le plus violent. « Lucero Esmeralda terminait une longue journée de campagne, en rencontrant les habitants de différents quartiers de La Concordia (sud de l’État du Chiapas), lorsqu’il a été abattu alors qu’il était en poste. » avec six de ses compagnons, dont un adolescent de 15 ans », a indiqué le journal Le Figaro, qui a couvert la campagne sanglante.