Les particules d’usure des pneus ont en moyenne la taille d’un cheveu humain (100 μm) et forment un mélange complexe de caoutchouc de pneu à parts égales (50 %), de minéraux et d’autres éléments (50 %).
Les recherches menées par Michelin ont permis de quantifier plus précisément le nombre de ces particules responsables de la pollution de l’air : les PM10 et les PM2,5(1), également appelées particules fines. Ces chiffres n’ont jamais été vérifiés par des mesures expérimentales aussi précises à ce jour. Les premiers résultats montrent qu’en moyenne, 1,3 % des particules émises par les pneus sont des PM10 et 0,16 % sont des PM2,5, susceptibles d’être en suspension dans l’air (2).
Cette quantification précise est importante non seulement pour Michelin afin de mieux comprendre la relation entre les pneus, les routes et le style de conduite, mais également pour les autorités publiques chargées d’estimer la pollution urbaine. En fait, ces données sont essentielles à la conception de modèles de simulation de mesures de la qualité de l’air.
En décembre 2022 et mars 2023, ces recherches ont fait l’objet de deux publications scientifiques https://www.researchgate.net/profile/Frederic-Biesse.
Enfin, Michelin a fourni ce système d’analyse des particules lumineuses émises à l’industrie du pneumatique et à l’ETRMA (European Tire and Rubber Manufacturers Association). L’ETRMA prévoit de mener une campagne de mesure plus large avec le soutien d’organismes indépendants. Il sera lancé en 2024 et durera environ 18 mois.
L’approche de Michelin est complémentaire aux normes Euro 7
La norme Euro 7 qui vient d’être adoptée par la Commission européenne permettra prochainement de définir des normes réglementaires sur l’usure des pneumatiques afin de réduire la quantité de particules émises en Europe. Cette réglementation s’appuie sur une méthode de test unique qui permet de quantifier toutes les particules d’usure provenant des pneumatiques et des routes en grammes/km/tonne transportée. Cela permet de mesurer les émissions globales à très grande échelle pour tous les pneumatiques du marché. Les articles ne répondant pas à cette norme ne seront pas vendus.
Michelin est très positif sur cette réglementation et adopte une approche complémentaire en favorisant la compréhension de la problématique.
Michelin travaille depuis près de 20 ans sur la réduction de l’usure des pneumatiques et la recherche sur les particules d’usure.
Depuis 2005, de nombreux moyens de recherche et développement ont été mis en œuvre pour mieux comprendre et atténuer ce phénomène. Pour y parvenir, Michelin s’appuie à la fois sur une maîtrise des matériaux et sur une stratégie de conception historique qui optimise leur utilisation. Cette politique a permis à Michelin de réduire de 5 % ses émissions liées à l’usure des pneumatiques entre 2015 et 2020, et continue depuis.
Fin 2023, le Groupe a annoncé la création d’un laboratoire commun de recherche « BioDLab » avec le CNRS et l’Université de Clermont-Auvergne. Sa mission est de développer des outils pour comprendre la biodégradation des particules d’usure et trouver des solutions concrètes qui permettent de les bioassimiler par l’environnement.
Michelin est également reconnu internationalement comme leader en matière de durée de vie des pneus et d’émissions de particules. Cette position a été confirmée par des tests récemment réalisés par l’association automobile allemande ADAC2 sur une centaine de pneumatiques (étude publiée en mars 2022).
A travers toutes ces activités, Michelin souhaite mieux comprendre le phénomène des particules d’usure des pneumatiques et leurs processus de dégradation. Les objectifs sont multiples : réduire les émissions, apporter des réponses scientifiques et développer des solutions technologiques concrètes.
(1) Les particules en suspension (PM) comprennent les fines particules en suspension dans l’air ou l’eau. Les particules en suspension dans l’air sont appelées aérosols. Les PM10 comprennent les particules de moins de 10 μm de diamètre et les PM2,5 comprennent les particules de moins de 2,5 μm de diamètre.
(2) Voir étude : TO31940 version alternative (adac.de)