Les tensions sont vives au Niger. Dimanche 30 juillet, des manifestants ont attaqué l’ambassade de France à Niamey.
Le président Emmanuel Macron a déclaré au Niger que « nous ne tolérerons aucune attaque contre la France et ses intérêts » et que Paris réagirait « immédiatement et de manière incontrôlable », a indiqué dimanche le journal de l’Elysée, alors que des milliers de personnes se révoltaient devant l’ambassade de France à Niamey. Il a été rapporté qu’ils manifestaient en soutien aux militaires. .
« Quiconque attaque des citoyens français, des militaires, des diplomates ou le territoire français verra une réponse immédiate et indisciplinée de la France. Nous ne tolérons pas non plus les attaques », a déclaré l’Elysée. Selon Rue d’Orsay, il y aurait actuellement entre 500 et 600 ressortissants français au Niger.
La plaque signalétique de l’ambassade a été enlevée et piétinée.
Les pays d’Afrique de l’Ouest tiendront ce dimanche un « sommet extraordinaire » à Abuja, ajoutant que « la France soutient également tous les efforts régionaux » pour « rétablir l’ordre constitutionnel » et la réintégration du président élu Mohamed Bazoum, précisant que la situation sera évaluée par la suite. Un coup d’État militaire entraîne la possibilité de sanctions, et la junte reconnaît la menace d’une « intervention militaire imminente ».
Le ministère français des Affaires étrangères a également condamné « toute violence contre des zones diplomatiques dont la sécurité relève de la responsabilité de l’Etat hôte ». Des milliers de personnes ont manifesté devant l’ambassade de France à Niamey, mais ont été dispersées par les gaz lacrymogènes.
Drapeau russe agité
Certains manifestants, dont certains voulaient entrer dans le bâtiment, ont arraché une plaque indiquant « Ambassade de France au Niger », l’ont piétinée sur du goudron et l’ont remplacée par des drapeaux russes et nigérians. Il y avait aussi du monde.
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La France, alliée du Niger dans la lutte antijihadiste et le développement et qui compte 1.500 soldats dans le pays, a annoncé samedi qu’elle suspendrait son aide à la suite du coup d’État militaire.
La manifestation a commencé par une marche vers le Parlement, avec des foules brandissant des drapeaux russes et nigérians. Le mouvement de la société civile M62, qui protestait déjà contre l’opération militaire française Barkhane au Sahel et au Sahara, a commencé à appeler à des manifestations.
Le président déchu Mohamed Bazoum, élu en 2021, entame sa cinquième journée d’isolement dans une résidence privée du palais présidentiel par ses collaborateurs, tandis que son chef, le général Abdulrahmane Tiani, dirige le Conseil national de protection de la patrie. (CNSP) est le président du gouvernement militaire. ).
Le Niger a été durement touché par les attaques de l’État islamique et des groupes liés à Al-Qaïda, et est le troisième pays de la région à connaître un coup d’État depuis 2020, après le Mali et le Burkina Faso.