Les ministres fédéraux de la Santé et de la Justice estiment que l’utilisation des médias sociaux par les jeunes constitue un « énorme problème » et qu’il est temps d’engager un « dialogue mondial » à ce sujet.
« Avoir des informations négatives et des images irréalistes affichées chaque jour sur votre téléphone a un impact énorme », a déclaré le ministre de la Santé Mark Holland plus tôt cette semaine. « Cela cause beaucoup de problèmes aux jeunes. »
Partout dans le monde, des juridictions comme la France et la Californie ont adopté des mesures pour restreindre l’accès à Instagram, Snapchat et TikTok aux moins de 16 ans.
Au Québec, le gouvernement de François Legault a choisi de créer une commission bipartite pour trancher la question. La semaine dernière, le Premier ministre a assimilé ces plateformes à des « pousseurs virtuels ».
Le ministre fédéral de la Justice, Arif Virani, comme ses collègues du ministère de la Santé, ont refusé de dire si les réseaux sociaux seraient interdits aux jeunes, car il s’agit d’une question de compétence de l’État : la santé et l’éducation.
Mais il a déclaré que son projet de loi et la Commission bipartite sur les méfaits en ligne du Québec « touchent au même problème. À l’ère du numérique, les grandes entreprises se préoccupent toujours des chiffres et des profits, pas de notre santé et de notre sécurité », a-t-il déclaré. Enfants, nos jeunes et adultes. »
Écoutez une entrevue avec Lucas Gagnon-Dragon, étudiant à la maîtrise en droit à l’Université de Montréal et à l’École du Barrault, via QUB.
Rappelons que plus tôt cette année, la Ville d’Ottawa a déposé le projet de loi C-63, qui créerait une Commission de sécurité numérique pour lutter contre la diffusion de contenus haineux, pornographiques ou violents, notamment auprès des jeunes.
« Nous devons changer le système, nous devons changer les priorités », a insisté Virani lors d’une point de presse mercredi.
Le ministre a souligné qu’en Ontario, les conseils scolaires travaillent ensemble pour participer à une poursuite de plusieurs millions de dollars contre les géants des médias sociaux Meta (Facebook et Instagram), Snap Inc. (Snapchat) et ByteDance (TikTok).
« La nature addictive des produits conçus par les géants des médias sociaux nuit à la capacité d’apprentissage de tous les élèves, perturbe les cours en classe et provoque de plus en plus de problèmes de santé mentale chez les élèves », indique le communiqué de presse de l’école. Il regroupe une dizaine de conseils scolaires en Ontario.
Des centaines de commissions scolaires et plus de 30 États américains ont pris des mesures similaires.
Signe que ce problème préoccupe les provinces voisines, le ministre de l’Éducation de l’Ontario a annoncé que les téléphones seraient interdits de la maternelle à la sixième année. Les lycéens ne pourront pas non plus utiliser les installations pendant les heures de classe.