Face au cimetière du Père Lachaise, à proximité d’un salon funéraire et en plein embouteillage parisien, Amnesty International a décidé d’enterrer le privé mardi 28 mai. Les mots « RIP (Rest in Peace) Privacy » sont inscrits sur la veste du costume funéraire.
Le même message a été enregistré en jaune fluorescent et le cercueil a été transporté jusqu’à un podium entouré de couronnes et de participants vêtus de noir. Voici la vie privée d’un Français. Cause du décès : Vidéosurveillance algorithmique (VSA).
Surveillance vidéo algorithmique basée sur des expériences
Les téléspectateurs du monde entier ne sont pas les seuls à prêter une attention particulière aux Jeux olympiques et paralympiques. Le VSA a été accordé à titre expérimental par les parlementaires après l’adoption de la loi « Jeux olympiques et paralympiques », adoptée mi-avril 2023, et devrait être prolongé jusqu’en mars 2025. C’est-à-dire l’installation de caméras dites « étendues ». Il intègre un logiciel d’analyse d’images en temps réel capable de détecter les mouvements de foule dits inhabituels, les objets abandonnés et les incendies et d’alerter les pompiers, les policiers, etc.
De quoi inquiéter les défenseurs de la liberté, comme l’explique le président d’Amnesty International France, Jean-Claude Samuier, dans un discours introduisant cette musique déchirante. Pour lui, la reconnaissance et l’acceptation du VSA « sonneraient le glas de notre anonymat dans la sphère publique ». Cela signifie « une attaque contre les droits fondamentaux, la liberté de mouvement, d’expression et de réunion pacifique ». Vous aurez bientôt besoin d’un parapluie, mais le montage est réalisé avec soin. Quand Jean-Claude Samuier parle du « fossoyeur de la vie privée », tout le monde l’écoute avec inquiétude.
Les technologies de surveillance de masse « de plus en plus déployées » collectent et analysent nos données personnelles à notre insu. La réglementation européenne sur l’intelligence artificielle « était une très bonne opportunité de réglementer et de superviser, mais là où le Parlement européen était favorable à l’interdiction de la reconnaissance faciale, les États membres et la France se sont d’abord rendus en ligne pour affaiblir ces interdictions. « J’ai mobilisé les gens », a-t-il déclaré. Katia Roux, responsable de la liberté à Amnesty International France.
« Nous avons le contrôle. »
Cet événement s’inscrit dans le cadre de la campagne de mobilisation à long terme d’Amnesty International visant à avertir le public des dangers du VSA. « Ce type d’événement a plus d’impact que les discours traditionnels », poursuit le militant, car les dangers représentés par ces nouvelles technologies sont « indolores ».
«Vous connaissez l’exemple de la grenouille dans la marmite ? C’est la même chose», s’amuse Jean-Claude Samuier. « Si nous n’y prêtons pas attention et (…) pensons que le droit à la vie privée n’est pas si important, nous nous dirigerons petit à petit vers une société qui ne permet pas l’exercice des droits fondamentaux », estime Katya Lu.
La technologie est « expérimentée à la gare de Lyon à Marseille, à la gare du Nord et à la gare Saint-Charles », a précisé Jean-Claude Samoyer. « Son efficacité n’est pas encore prouvée », déplore Katya Lu. Il est donc important de « sensibiliser l’opinion publique et d’interpeller les élus » pour « rejeter cette société de contrôle et de surveillance », qui pourrait être l’héritage des JO.
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