Le 29 mai 2024, les États Membres (à initiative de l’Espagne) ont approuvé une nouvelle résolution intitulée « Accroître la disponibilité de la transplantation de cellules, de tissus et d’organes humains, en élargir l’accès dans le respect de l’éthique et en renforcer la surveillance ».
La transplantation est un traitement qui sauve des vies. D’après les données les plus récentes recueillies par l’Observatoire mondial des dons et de la transplantation en 2022, plus de 150 000 greffes d’organes solides (≤ 10 % des besoins mondiaux) sont réalisées chaque année dans le monde, soit une augmentation de 52 % par rapport à 2010.
Cependant, la transplantation semble progresser de façon encore insuffisante à l’échelle mondiale et son essor est asymétrique, de nombreux pays n’ayant pas mis en place les systèmes appropriés, notamment en matière de législation, de gouvernance, de main-d’œuvre spécialisée, d’infrastructure et de financement.
Le manque de disponibilité et d’accès équitable à la transplantation peut entraîner la mort ou des pratiques contraires à l’éthique ou illégales comme le tourisme de transplantation et le trafic d’organes. Cette résolution vise à améliorer la disponibilité de la transplantation, en particulier dans les pays dont les ressources sont limitées.
Elle vise à introduire des mesures pour prévenir et combattre la traite des personnes à des fins de prélèvement d’organes et de trafic d’organes humains, et pour protéger les victimes et les survivants de ces infractions en renforçant les cadres législatifs.
Les États Membres se sont engagés à prendre une série de mesures, notamment à intégrer les activités de don et de transplantation dans les systèmes de santé, de sorte que le don d’organes soit systématiquement considéré comme une possibilité en fin de vie, et que les donneurs vivants soient protégés contre l’exploitation et bénéficient de soins de suivi appropriés.
L’OMS est chargée d’élaborer une stratégie mondiale sur le don et la transplantation, qui sera présentée à l’Assemblée pour adoption en 2026. L’OMS devrait également envisager d’instaurer une journée mondiale du donneur afin de sensibiliser le grand public et de mieux faire comprendre la nécessité d’un don altruiste de cellules, de tissus et d’organes humains.
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Nouveau plan d’action mondial pour la lutte anti-infectieuse approuvé
Le 29 mai 2024, les délégués de la Soixante-Dix-Septième Assemblée mondiale de la Santé ont approuvé un plan d’action mondial et un cadre de suivi pour la lutte anti-infectieuse 2024-2030. Ce nouveau plan prévoit des mesures, des indicateurs et des cibles clairs pour aider les États Membres à améliorer les mesures de lutte anti-infectieuse au niveau national et dans les établissements de santé.
L’histoire récente a montré que des épidémies comme la maladie à virus Ebola et la COVID-19, qui se propagent au sein des communautés, peuvent être considérablement amplifiées dans les établissements de santé lorsque les mesures de lutte anti-infectieuse sont insuffisantes. Les infections contractées dans les établissements de santé, y compris celles qui sont résistantes aux antimicrobiens (RAM), causent des souffrances évitables aux patients et font peser un lourd fardeau sur les systèmes de santé.
Les interventions de lutte anti-infectieuse, telles que l’hygiène des mains et l’accès à des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) de qualité, peuvent réduire jusqu’à 70 % le risque d’infections nosocomiales et ont un retour sur investissement élevé.
Les délégués ont réitéré leur engagement à renforcer les programmes de lutte anti-infectieuse, observant que le plan d’action nécessitera un engagement politique ferme, un financement spécifique et une mise en œuvre soutenue.
Le plan sera étayé par un guide de mise en œuvre détaillé et d’autres ressources, notamment des outils d’estimation des coûts. La mise en œuvre complète du plan d’action mondial peut permettre d’atteindre l’objectif consistant à ce que tout le monde ait accès à des soins de santé sans risque d’infections nosocomiales d’ici à 2030.
Le Secrétariat de l’OMS est prié de rendre compte à l’Assemblée des progrès de la mise en œuvre tous les deux ans à partir de 2025.
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Les pays s’engagent à rattraper les retards accumulés en matière de survie de la mère, du nouveau-né et de l’enfant
Constatant avec inquiétude la stagnation des progrès en matière de réduction de la mortalité de la mère et de l’enfant, les pays ont adopté aujourd’hui une résolution cruciale dans laquelle ils s’engagent à prendre des mesures spécifiques pour prévenir les décès de femmes, de nourrissons et d’enfants.
Chaque année, 287 000 femmes meurent pendant la grossesse ou l’accouchement, 4,9 millions d’enfants meurent de causes largement évitables avant leur cinquième anniversaire et on dénombre 1,9 million de mortinaissances. Les progrès en matière de réduction des décès maternels sont au point mort depuis 2016, tandis que les progrès en matière de survie des nouveau-nés et des jeunes enfants ont ralenti.
Dans cette nouvelle résolution les participants s’engagent à s’attaquer aux principales causes de décès de mères et d’enfants, en particulier dans les pays les plus touchés, tout en améliorant l’accès aux services de santé maternelle, sexuelle et procréative et aux services complets pour la santé de l’enfant grâce au renforcement des soins de santé primaires. Elle souligne en outre la nécessité d’élargir l’accès aux services d’urgence, notamment aux soins obstétriques d’urgence et aux unités destinées aux nouveau-nés malades et de petite taille, qui jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des complications associées à la prématurité et des autres causes principales de décès du nouveau-né.
La résolution souligne qu’il faut donner aux systèmes de santé les moyens de fournir des soins de qualité, sûrs et efficaces, grâce à des installations bien approvisionnées, des agents de santé bien formés et motivés, ainsi qu’un accès à l’eau potable et à des moyens d’assainissement. Elle souligne également la nécessité de disposer de services complets de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, essentiels à la santé des femmes.
Au rythme actuel, plus de quatre pays sur cinq risquent de ne pas atteindre les cibles des objectifs de développement durable relatives à la mortalité maternelle ; 64 pays pour la mortalité néonatale ; et 59 pays pour la mortalité des enfants de moins de cinq ans. Pour atteindre ces cibles, il faudrait multiplier par neuf les taux actuels de réduction de la mortalité maternelle et par quatre ceux de la mortalité néonatale et infanto-juvénile. Les États Membres se sont engagés à faire rapport sur cette résolution tous les deux ans.
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Une nouvelle résolution sur la résistance aux antimicrobiens pour mobiliser des moyens d’action
Aujourd’hui, les délégués ont approuvé une résolution visant à accélérer les ripostes nationales et mondiales à la résistance aux antimicrobiens (RAM), en amont de la deuxième réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la RAM qui aura lieu en septembre 2024.
La résistance aux antimicrobiens est un défi sanitaire et socioéconomique mondial qui revêt un caractère urgent. On estime que, chaque année, les infections bactériennes pharmacorésistantes sont responsables de 1,3 million de décès dans le monde. La résistance aux antimicrobiens menace toutes les tranches d’âge dans toutes les régions, les pays à revenu faible ou intermédiaire étant les plus touchés.
Conformément au principe général d’approche centrée sur la personne, la résolution se félicite des priorités stratégiques et opérationnelles de l’OMS pour lutter contre les infections bactériennes pharmacorésistantes dans le secteur de la santé humaine, 2025-2035. Les quatre priorités stratégiques sont les suivantes : prévention des infections ; accès universel à des outils de diagnostic de qualité abordables et à des traitements appropriés des infections ; information stratégique, science et innovation ; et gouvernance et financement efficaces de la réponse du secteur de la santé humaine à la résistance aux antimicrobiens.
Cette résolution invite instamment les États Membres à appliquer ces priorités et à mettre en œuvre l’ensemble d’interventions de base à l’échelle nationale au moyen de leurs plans d’action nationaux sur la résistance aux antimicrobiens. Les domaines d’intervention sont notamment la gouvernance, le financement, la mise en œuvre et le suivi des plans d’action nationaux, ainsi que l’élaboration d’une déclaration politique concise, centrée sur l’action et consensuelle, en vue de son adoption lors de la réunion de haut niveau.
La résolution prie également le Directeur général de présenter un point de situation et de fournir des conseils aux pays en préparation à la réunion de haut niveau sur la RAM. L’OMS s’est engagée à fournir un appui technique pour accélérer les ripostes nationales à la RAM et à élaborer des rapports de situation sur la mise en œuvre de la résolution.
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Les dirigeants discutent de la façon dont l’intelligence artificielle transforme la santé
La table ronde stratégique d’aujourd’hui a examiné les opportunités, les risques et la gouvernance liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer la qualité des soins de santé, tout en respectant les principes de justice, d’équité, d’inclusion, de sécurité, de respect de la vie privée, de transparence et de responsabilisation.
« D’aucuns affirment que l’IA déclenchera une quatrième révolution industrielle », a souligné le Dr Tedros, Directeur général de l’OMS, l’IA étant appelée à « changer notre façon de vivre et de travailler, avec des conséquences majeures pour la santé ».
Les intervenants ont puisé dans leurs expériences dans les domaines de la santé, des milieux universitaires, du gouvernement et des secteurs réglementaires et technologiques privés pour aborder des questions telles que les partenariats, afin de combiner l’expertise en santé publique avec l’innovation privée, et la réglementation, afin de soutenir de manière à la fois courageuse et responsable l’adoption des technologies de l’IA et l’innovation dans ce domaine. Ils ont également insisté sur le rôle de leadership de confiance joué par l’OMS dans l’élaboration d’un avenir numérique équitable et sur les conseils prodigués par l’Organisation pour la mise en œuvre de projets d’intelligence artificielle.
Les débats ont mis en lumière l’importance de placer les personnes et l’intérêt public au premier plan lorsque l’on utilise l’IA dans le domaine de la santé. Les participants ont dit craindre que l’IA ne renforce les inégalités existantes, mais ils ont aussi dit espérer qu’elle pourrait aider à surmonter les obstacles actuels, en permettant d’atteindre les communautés marginalisées et les personnes vivant dans des zones reculées et en renforçant les capacités des agents de santé qui manquent de temps.
Les prochaines étapes porteront sur les domaines suivants : une nouvelle Stratégie mondiale pour la santé numérique et l’IA (2026-2030) ; la mise en œuvre de l’Initiative mondiale sur l’IA pour la santé (GI-AI4H) ; et la répartition des responsabilités entre les parties prenantes, notamment : la mobilisation de ressources pour aider l’OMS et les États Membres à dégager un consensus, à élaborer des orientations et à fournir un appui technique sur une utilisation responsable de l’IA pour renforcer les systèmes de santé.
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La lutte contre l’inconduite sexuelle constitue une priorité pour l’OMS et ses États Membres
Les États Membres ont félicité aujourd’hui le Directeur général et le Secrétariat de l’OMS pour les progrès réalisés dans la lutte contre l’inconduite sexuelle et ont approuvé les recommandations relatives à la prévention de l’inconduite sexuelle et aux mesures destinées à y remédier, formulées dans le rapport du Directeur général sous la cote A77/4 sur deux points essentiels pour améliorer encore ces travaux.
Ils ont prié le Secrétariat de soumettre des propositions de mécanismes visant à assurer un financement complet et durable des activités de prévention de l’inconduite sexuelle dans les situations d’urgence, et à définir la responsabilité des États Membres, chargés de prévenir et de combattre l’inconduite sexuelle pendant les opérations conjointes entre des entités gouvernementales et l’OMS.
Dans une déclaration au nom de 48 États Membres, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord a salué les travaux de l’OMS visant à renforcer les systèmes, les politiques et la culture afin de prévenir l’inconduite sexuelle des membres du personnel, mais il a averti que « si de grands progrès ont été réalisés, nous, la communauté de l’OMS, ne pouvons pas nous permettre de lever le pied maintenant ». Les États Membres ont ajouté que « l’OMS a fait preuve de souplesse dans sa riposte, de capacité à fixer des priorités, d’aptitude à l’autoréflexion et d’un engagement en faveur d’une tolérance zéro ».
De nombreux États Membres ont souligné la nécessité d’adopter un changement de culture à l’échelle de l’Organisation et de renforcer encore les approches centrées sur les victimes et les survivants.
La Dre Razia Pendse, Cheffe de cabinet à l’OMS, a présenté les plans de l’Organisation pour le changement de culture. La Dre Gaya Gamhewage, Directrice du Département Prévention et lutte contre l’inconduite sexuelle, a déclaré que plus de 500 points focaux et membres du personnel se consacraient désormais à ces travaux dans l’ensemble de l’Organisation. Elle a prié instamment les États Membres à collaborer avec l’OMS et les autres entités du système des Nations Unies afin d’améliorer les services offerts aux victimes et aux survivants dans les pays.
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