C’est un rapport très attendu. Après plus de six mois d’auditions publiques, la Commission d’enquête parlementaire sur l’attribution des fréquences de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) rendra ses recommandations ce mardi 14 mai.
Renforcer les pouvoirs des régulateurs
Le quotidien Libération a dévoilé certaines des 47 propositions contenues dans le rapport final de 200 pages rédigé par le député LFI Aurélien Sentour. Il a notamment évoqué des pouvoirs accrus pour le régulateur de l’audiovisuel Alcom, qui imposerait désormais des amendes pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires (actuellement 5 %) si les chaînes ne respectent pas de manière répétée leurs obligations.
Le rapport déplore également les fréquentes renégociations des accords avec Arcom et suggère que les violations des règles pourraient entraîner un « retrait des licences de diffusion ». Aurélien Sentour souhaite donc voir « l’arrivée au pouvoir d’Alcom », une autorité qui « se bat pour maintenir un environnement médiatique diversifié tout en respectant la bonne conduite du débat démocratique ». Il a ajouté qu’Alcom devrait également avoir « le pouvoir de mener des enquêtes documentaires et sur place afin d’établir la fonctionnalité et l’indépendance de la rédaction ».
Renonciation au comité de rédaction
Le journaliste a également appelé à l’interdiction des programmes préscolaires pour les jeunes. Mais le président de la commission, Quentin Bataillon (Renaissance), n’est pas d’accord, arguant que les enfants pourraient être tentés de s’appuyer sur des tablettes et des plateformes payantes comme Netflix et Disney+. Parmi les autres propositions du député LFI figurent la suppression du modèle de paiement de Canal+ et l’instauration de redevances pour les propriétaires de spectre.
Le rapport appelle également à clarifier la différence entre information et divertissement et à ajouter le terme « programme d’infodivertissement » le cas échéant. Enfin, Aurélien Sentour souhaite « abandonner » la rédaction de la chaîne d’information, estimant qu’elle est « intrinsèquement liée au journalisme d’opinion ». « Il est incompréhensible que les chaînes CNews et C8 puissent voir leurs autorisations de diffusion renouvelées dans l’état actuel », estiment les élus de LFI dans le rapport. Quentin Bataillon estime qu’il s’agit d’une atteinte à la « liberté de la presse ». Lors de l’audience, Cyril Hanouna a condamné « l’action vindicative », tandis que Vincent Bolloré a assuré qu’il ne s’immiscerait pas dans le contenu et a réfuté l’idée selon laquelle il voulait promouvoir « l’idéologie » de la liberté de la presse. Extrème droite.
Par coïncidence, les candidats aux 15 fréquences de télévision numérique terrestre (TNT) lancées cette année, dont C8 et CNews, déposeront leurs dossiers de candidature à l’Alcom le 15 mai, les décisions devant être prises cet été.