Un sujet frustrant après les élections européennes et l’extrême droite : le président Emmanuel Macron rencontre mardi le chancelier Olaf Scholz, le dernier jour de sa visite d’État en Allemagne, pour surmonter les divergences et discuter de l’aide à l’Ukraine et du renforcement de l’Europe.
Lundi soir, à moins de deux semaines des élections européennes, le président français a déclaré à des milliers de personnes à Dresde (région de l’Est) que « des vents mauvais soufflent sur l’Europe » et « réveillez-vous ! » jeunes, soulignant la montée en puissance significative. Agression russe à droite et en Ukraine.
Il recevra pour la première fois mardi matin à Münster (Ouest) le Prix international westphalien de la paix pour ses services rendus à l’Europe.
Le prix devait lui être remis en juillet 2023, mais une visite d’État prévue à l’époque a été reportée à mai 2024 en raison des émeutes urbaines en France.
Le chef de l’Etat s’exprimera en présence du président allemand Frank-Walter Steinmeier et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Le prix lui avait été initialement décerné pour son dialogue avec le président russe Vladimir Poutine afin de dissuader et de dissuader une attaque russe en Ukraine en 2022.
Mais le président Emmanuel Macron a depuis coupé tout contact avec ses maîtres du Kremlin alors que les opérations militaires se poursuivent et que les troupes russes avancent sur le terrain.
frappe profonde
« La paix n’est pas la capitulation de l’Ukraine. La paix est la paix choisie par le peuple ukrainien », a-t-il insisté contre l’Allemagne et surtout contre la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy, en visite à Madrid, a appelé les pays occidentaux à « utiliser tous les moyens possibles » pour forcer la Russie à la paix.
La visite d’État se terminera à Münster, ponctuée d’hommages et de signes de solidarité et d’amitié. S’en suivra en fin d’après-midi une réunion du Conseil ministériel franco-allemand à Meseberg, près de Berlin, en présence cette fois également du chancelier Olaf Scholz.
Kiev a de nouveau demandé lundi à des systèmes de défense aérienne d’intercepter les milliers de bombes guidées que la Russie tire chaque mois sur le pays.
L’Allemagne, qui a annoncé en avril qu’elle enverrait des systèmes Patriot supplémentaires, appelle ses alliés européens à emboîter le pas.
Face aux difficultés sur les fronts de l’Est et du Nord-Est, l’Ukraine exige également depuis des mois que les armes occidentales soient autorisées à attaquer les positions militaires russes et les bases arrières sur le territoire russe.
Mais les Américains et les Européens ont jusqu’ici refusé, craignant une escalade de la situation, donnant un certain avantage aux forces du Kremlin.
professeur de français
Contrairement à Washington, Paris et Londres, Olaf Scholz refuse même de livrer à Kiev des missiles Taurus à longue portée (jusqu’à 500 kilomètres).
Cependant, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a estimé que « le moment était venu de reconsidérer » ces réglementations qui « liaient l’Ukraine dans son dos ».
Après avoir initialement annoncé à Kiev l’arrivée imminente d’instructeurs militaires français en Ukraine, les autorités militaires ont indiqué lundi que la question était à l’étude mais n’était pas encore tranchée.
Le président Emmanuel Macron a suscité des désaccords chez certains partenaires européens, dont l’Allemagne, en n’excluant pas l’envoi de soldats français sur le territoire ukrainien.
Lorsqu’il a déclaré qu’il entendait étudier la pertinence du « bouclier anti-missile » proposé par le Premier ministre en Europe, il a également douté que celui-ci puisse « protéger complètement » la Russie et a suggéré que la stratégie inclurait « la dissuasion nucléaire ». Cela fait appel à la pensée intellectuelle.
Concernant l’avenir de l’UE, avant même la réunion, le Premier ministre était d’accord avec le diagnostic du président français selon lequel «l’Europe est au bord de la mort».
Signe de leur volonté d’aller de l’avant, tous deux ont signé un article dans le quotidien Financial Times appelant à repenser la stratégie économique pour assurer l’avenir du continent.
Des arbres cachant la forêt ? De profonds désaccords subsistent sur la dette commune des Européens pour promouvoir une transition verte et numérique, comme le prône Paris, et sur la place de l’énergie nucléaire en Europe.