Prenant position contre la loi du 5 avril autorisant cette publicité à titre expérimental pendant deux ans, la Société des éditeurs nationaux (SNE) a publié un communiqué appelant à sa « suppression ».
Le décret « concerne les professionnels de l’édition qui s’inquiètent de l’affaiblissement du secteur de l’édition et de l’appauvrissement de la création littéraire », a-t-il indiqué.
Le ministère de la Culture a lancé des consultations publiques sur cette mesure en janvier et février, mais les résultats n’ont pas été rendus publics. Le décret a ensuite été publié au Journal officiel, à la « surprise » de l’ensemble de la filière, selon le patron du groupe Madrigal, Antoine Gallimard.
Le SNE a indiqué l’avoir « déclaré défavorable » lors de la consultation afin de « ne pas bouleverser l’équilibre d’un secteur du livre reconnu pour sa grande diversité ».
manque de surveillance
Il ajoute : « Nous regrettons que la phase d’expérimentation du livre initiée par le décret ne fasse l’objet d’aucun encadrement étroit et ne s’accompagne d’aucun engagement en faveur de la promotion de la lecture dans le livre ou à la télévision ».
Depuis, un seul éditeur a diffusé un spot télévisé, les Éditions XO, qui affirme avoir « continué à militer » contre cette forme de publicité.
L’association des libraires, l’Association française des bibliothèques, est dans la même situation que les éditeurs. « Comme l’ensemble de la filière, nous avons toujours été fermement opposés à la publicité télévisée pour le livre. Et nous l’avons réaffirmé lors de la consultation publique », a expliqué à l’AFP Guillaume Husson, représentant général du groupe.
prix exorbitant
Le Conseil des auteurs permanents (CPE), une fédération d’organisations représentant les écrivains, et la Fédération des éditions indépendantes (Fedei), un autre groupe d’environ 400 éditeurs, ont également publié mercredi une déclaration commune contre la publicité télévisée.
Ces deux organismes ont participé à la consultation du ministère, qui a confirmé que « pour bénéficier de tels investissements, les grands éditeurs risquent de se concentrer uniquement sur un petit nombre de titres pour lesquels le succès commercial est déjà garanti ».
« Le groupe Vivendi, seul acteur sur les marchés de l’édition et de la télévision, a eu recours à des prix exorbitants pour limiter l’accès des concurrents au marché de la publicité télévisée afin de favoriser sa propre filiale, Hachette. « Nous y parviendrons ». ils ont dit.