Un rapport explosif soumis au Congrès lundi affirme que des députés ont collaboré avec des acteurs étatiques étrangers, parfois « sciemment » et parfois à leur insu.
Les membres de la commission parlementaire sur la sécurité nationale ont déclaré : « Les agences de renseignement ont reçu des informations inquiétantes selon lesquelles certains membres du Congrès participent semi-volontairement ou activement à des efforts visant à s’immiscer dans la politique du pays.
Le document de 106 pages ne liste pas le nom ni le nombre d’élus qui ont fait l’objet de ces graves accusations.
Où les noms ont été supprimés
En fait, des passages entiers contenant des informations « privilégiées » ou « nuisibles » ont été supprimés.
L’un de ces textes mentionne un législateur qui « cherchait à influencer ses collègues au nom de l’Inde et fournissait activement des informations classifiées aux autorités indiennes ».
Les deux phrases supprimées « faisaient référence au soutien financier de l’Inde à certains candidats des deux partis politiques ; [Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS)] L’opinion était que le candidat ne connaissait pas la provenance des fonds.
« Les membres du Congrès ignoraient parfois qu’ils étaient la cible d’ingérences étrangères. […] Cependant, certains élus ont commencé délibérément à soutenir des acteurs étatiques étrangers peu après les élections », peut-on lire.
Le rapport affirme qu’une éventuelle conduite « illégale » de la part d’« un petit nombre de députés » est « peu susceptible d’aboutir à des poursuites pénales » en raison de problèmes liés à la protection des informations classifiées et aux procédures judiciaires.
« Néanmoins, ce type de conduite est profondément malhonnête et contredit même le serment et l’affirmation solennelle des députés de servir les meilleurs intérêts du Canada », écrivons-nous.
La peau du premier ministre Trudeau était pelée.
Les auteurs du rapport critiquent directement le premier ministre Justin Trudeau pour ne pas avoir organisé de séance d’information permettant à tous les députés de comprendre les menaces auxquelles ils sont confrontés.
Selon un rapport du Bureau du Conseil privé du Cabinet du premier ministre, la demande a été faite à deux reprises, mais en vain.
« Le comité considère l’inaction du premier ministre à l’égard de cette recommandation comme une omission importante », poursuivent les auteurs du rapport.
La ministre de la Sécurité publique, Dominique LeBlanc, affirme que le projet de loi visant à lutter contre l’ingérence étrangère contribuera à répondre aux préoccupations soulevées dans le rapport.
LeBlanc a toutefois souligné certaines limites.
« Il n’appartient pas au gouvernement de légiférer sur les actions des parlementaires concernant les rencontres avec des diplomates », a-t-il déclaré lundi après-midi.
Le groupe de parlementaires qui compose la commission a obtenu une habilitation de haute sécurité. Fondée en 2019 par Justin Trudeau.
Le rapport préliminaire de la juge Marie-Josée Hogue a été déposé en avril. La version finale de l’enquête sur les ingérences étrangères devrait être publiée fin 2024.