Le président de transition du Mali, le colonel Assimi Goita, a souligné ce que l’on pourrait appeler une « reprise en main » par les autorités de transition dans le processus de paix et de réconciliation nationale au Mali, notamment dans le nord.
C’est ce qui a le plus choqué les téléspectateurs maliens lors de son discours de 17 minutes à la nation, le 31 décembre 2023.
« Je soutiens l’appropriation étatique du processus de paix en donnant toutes les opportunités de mener un dialogue inter-malien vers la paix et la réconciliation nationale afin d’éliminer les racines des conflits entre les communautés et les communautés. « J’ai choisi cette option », a-t-il déclaré.
Fin de l’accord d’Alger, selon les observateurs
Pour Kau Abdramane Diallo du PACP Mali (Parti d’action patriotique civique), l’annonce d’un président de transition signifie la fin de l’accord d’Alger, signé à Bamako en 2015.
« Je pense que cette annonce rend l’accord d’Alger obsolète », a-t-il déclaré au micro de DW.
« Mais cela ne signifie pas que nous abandonnerons tous ses avantages et ses résultats positifs. Nous nous efforcerons donc de bâtir sur les acquis de l’Accord d’Alger et de développer ce prochain dialogue inter-malien. Il y avait de nombreux autres aspects dans l’accord. » d’autres partis, il y a eu des interférences. Avec cette annonce du Dialogue Malien, nous comptons intégrer tout cela dans le débat national. »
Un choix bienvenu, mais des défis qui doivent être relevés
Le secrétaire politique du parti Elema, Hamid Doumbia, a également salué l’annonce du président de la transition concernant l’appropriation du dialogue malien. Mais ce dernier estime néanmoins qu’il s’agit d’un défi de taille.
« Il faut essayer de mettre tous les acteurs à l’aise. Il faut faire preuve de beaucoup d’honnêteté pour que ce dialogue puisse avoir lieu et que tous les acteurs puissent croire au processus. Donc je n’y vois pas d’inconvénients. Le défi est important , mais cela n’est pas au-delà des capacités de tous les Maliens », estime-t-il.
Divers groupes séparatistes, notamment le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement, CSP-PSD, ont choisi de ne pas réagir pour l’instant.