Dans la soirée, le Premier ministre Gabriel Attal a reçu Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole de France, et Arnaud Gayot, président de l’Association des Jeunes Agriculteurs (JA) affiliée. Depuis, ils ne se sont pas parlé et l’AFP n’a pas pu les contacter.
Bien que non invitée, la Confédération ethnique paysanne de gauche a principalement annoncé « deux mesures » : « suspension des accords de libre-échange et suspension immédiate de toutes les négociations » et « interdiction des achats officiels de produits agricoles ». Nous faisons appel aux autres organisations. prendre des mesures pour garantir cela. Produits en dessous du coût.
Les groupes environnementaux s’inquiètent du risque d’un recul des normes environnementales, et les syndicats majoritaires tentent d’imposer leur propre domination. Ils réclament notamment une reconsidération des restrictions sur l’utilisation des pesticides.
« Je ne veux pas vous déranger »
Lundi en fin d’après-midi, « un peu moins de 10 000 agriculteurs dans toute la France étaient mobilisés avec près de 5 000 machines », a indiqué une source policière. « Le blocus autour de Paris concerne 1.000 agriculteurs et un peu plus de 500 machines », a indiqué la source, ajoutant : « L’objectif est clair de tenir jusqu’à vendredi ».
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A Josigny (département de Seine-et-Marne), à environ 30 kilomètres à l’est de la capitale, l’A4 est fermée à la circulation. Camions frigorifiques, groupes électrogènes, réservoirs d’eau et toilettes de chantier font partie des outils que le groupe de manifestants s’est donné pour tenir au moins trois jours. Une vingtaine d’entre eux devaient passer la nuit dans une semi-remorque au sol recouvert de paille.
« Nous voulons tous revenir à nos cultures et à nos animaux », affirme Samuel Vandaele, directeur exécutif de la FDSEA 77 et ancien président de JA. « Nous ne voulons pas causer de problèmes à nos compatriotes », a-t-il ajouté lors de l’organisation du camp. A l’ouest, l’autoroute A13 entre la Normandie et Paris est fermée dans les deux sens en direction du péage de Bucheret dans les Yvelines. Les agriculteurs s’organisent pour tenir jusqu’à jeudi, avec des tournées de sécurité et des renforts prévus mardi.
L’A6 au sud de Paris et l’A1 au nord ont également été coupées, cette dernière à deux pas de l’aéroport Paris CDG. Même mot : les agriculteurs dormiront sur place « aussi longtemps que nécessaire », assure le vice-président de la FNSEA Luc Smetsart.
« modération »
Le gouvernement le tolère et encadre les manifestants, mais veut empêcher les tracteurs d’entrer dans « Paris et les grandes villes » et le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin a appelé à la « modération » des militaires.
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M. Attal, qui doit prononcer une déclaration de politique générale mardi, a annoncé vendredi des projets d’augmentation des indemnisations des éleveurs dont les bovins souffrent d’hémorragies contagieuses et d’augmentation de la taxe sur le gazole non routier (GNR). Il a annoncé de premières mesures comme des dons. en haut. ).
Mais il n’y a pas que les tracteurs qui travaillent avec GNR. Et les artisans du bâtiment ont dénoncé lundi un « traitement injuste », estimant que leur niche fiscale est toujours vouée à disparaître. Les manifestants disent qu’ils attendent plus que des « mesures » en France, qui a perdu les trois quarts de ses entrepreneurs en 50 ans et qui dépend de plus en plus des importations. Un poulet sur deux consommé en France provient d’autres pays, dont des fruits.
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Dans le Lot, des agriculteurs sont entrés au supermarché Leclerc de Capdenac pour récupérer des marchandises importées. Selon la préfecture, l’équivalent de 25 caravanes ont été emportées. Le président de JA du Lot, Julien Vielcazal, a déclaré à un correspondant de l’AFP que les Restos du cœur avaient reçu de la nourriture.
Le marché de gros de Rangis, pôle alimentaire de la capitale, est gardé par des véhicules blindés de la police militaire. Une trentaine de tracteurs sont partis d’Agen lundi matin vers la destination annoncée à la demande de l’Union de Coordination Rurale. Ceux-ci n’arriveront que mardi soir ou mercredi.
Dans un certain enthousiasme, le département de la Drôme a demandé aux habitants « de ne pas augmenter les stocks alimentaires » et a assuré que « les principaux supermarchés de la Drôme continuent d’être correctement approvisionnés en nourriture et en carburant ».
Le problème ne se limite en aucun cas au pays, les agriculteurs recevant la plupart de leurs subventions de l’Union européenne via la PAC.