Ministères et régions se sont indignés jeudi du discours d’Emmanuel Macron sur la décentralisation de la veille, le premier déplorant le rôle d’un « groupe social » et le second critiquant la « vision erronée » du chef de l’Etat.
Les ministères français ont d’abord exprimé dans un communiqué qu’ils étaient « surpris par les propos tenus hier par le président de la République lors d’une réception de la mairie rue de l’Elysée ».
Emmanuel Macron a déclaré devant 1 000 conseillers municipaux invités en marge de l’assemblée générale annuelle de l’Association des maires de France (AMF) que les taxes foncières (droits de mutation) collectées par les ministères n’avaient en réalité « rien à voir là-dedans ». il n’y avait rien de tel. Voir « Concernant les dépenses (qu’ils) supportent, c’est-à-dire les frais de représentation ».
En effet, les activités sanitaires et sociales (enfance, handicap, addictions, RSA) représentent plus des deux tiers du budget. Mais « ce département est plus qu’une simple communauté sociale », répond François Sauvade, chef du département. « Les taxes concessionnelles ne sont pas destinées à financer les services sociaux », a-t-il déclaré, rappelant que le département finance également les routes, les universités ou encore la fibre optique.
Le chef de l’Etat a promis aux maires de procéder à une décentralisation « réelle et audacieuse » « l’année prochaine », mais les dirigeants ministériels ont averti que « nous devons partir d’un diagnostic commun de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne plus ». »
Carol Delga, qui s’est rendue jeudi à l’assemblée générale de l’AMF, a également souligné la « nécessité d’unité ». « Arrêtons de parler à la tribune et rencontrons-nous », a déclaré à l’AFP le président de la région française, ajoutant qu’il chercherait à rencontrer M. Macron « pour expliquer le fonctionnement de la région ».
Le locataire de la rue de l’Elysée a notamment évoqué « un vaste territoire qui a recentré de nombreuses décisions au niveau de la capitale ». Analyse erronée, selon Mme Delga : « Sa vision est fausse et nous allons lui expliquer la réalité institutionnelle ».