L’extrême droite se rapproche du pouvoir en France, le Rassemblement national de Marine Le Pen étant susceptible de remporter les deuxièmes élections législatives de dimanche prochain, ce qui pourrait anéantir le parti de l’actuel président Emmanuel Macron. Tout laisse présager une amère défaite. Voici ce que vous devez savoir :
RN va très bien
Au premier tour des élections législatives dimanche dernier, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen a pris la première place avec plus de 33,1% des suffrages, devant la coalition de gauche Nouveau Front populaire (28%) et le Parti national. Parti centriste Ensemble, Emmanuel Macron (20,8%).
Signe de l’importance de ces élections, le taux de participation a atteint un niveau jamais vu depuis 1997, à 67,5%.
« RN est en bonne position pour terminer premier dimanche soir. » [au deuxième tour]. Il serait très surprenant qu’il revienne au deuxième rang », estime Julien Tourille, chercheur en études stratégiques et diplomatiques à la Chaire Raoul Dandurand.
Les partisans du Rassemblement national réagissent au discours de Marine Le Pen suite à la victoire de son parti au premier tour des élections législatives françaises, dimanche 30 juin 2024. Photo AFP
Selon une source, dans une ultime tentative pour freiner l’avancée de l’extrême droite, une centaine de candidats de la gauche et du camp Macron se sont retirés lundi, un seul candidat votant contre le RN dans ces circonscriptions. La décision a été prise de se concentrer sur les gens. Compte AFP.
Des résultats très différents au Québec
Au Québec, environ 13 000 citoyens français ont voté en ligne et dans les bureaux de vote de Montréal, le Nouveau Front populaire arrivant en tête avec 56,3 % des suffrages, suivi de l’Ensemble (22,5 %) et du Rassemblement national (9,9 %). .
Les électeurs français votent dans un bureau à Montréal, le 29 juin 2024, photo AFP
Mais les électeurs basés ici votent pour des candidats qui représentent tous les Français d’Amérique du Nord. Sur cette échelle, les candidats d’ensemble l’ont emporté avec 38,8 %.
Les résidents français de Montréal, dont de nombreux étudiants, ont toujours soutenu la gauche lors des élections.
Le pari risqué (et raté) de Macron
Emmanuel Macron pourrait subir dimanche un cuisant revers dans les dernières étapes de la campagne qu’il a lancée après la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin.
Le président de la République française Emmanuel Macron immédiatement après avoir voté aux élections du 30 juin 2024. Photo AFP
Après avoir perdu les élections européennes face au RN, il a pris le pari risqué d’exploiter les divisions de la gauche et de déclencher de nouvelles élections pour former une nouvelle barrière contre l’extrême droite, selon une analyse du journal Français 24.
Julien Tourille estime que les résultats du premier tour confirment que le pari a été raté.
normalisation de l’extrême droite
Dimanche prochain pourrait être un jour historique où le parti de Marine Le Pen accède pour la première fois au pouvoir chez notre cousin français.
En particulier, l’Assemblée nationale estime que la civilisation française est menacée par « l’excès d’immigration » et préconise des mesures telles que l’accélération de l’expulsion des étrangers délinquants et sans papiers et l’octroi d’allocations familiales aux ressortissants français. Elle propose des mesures drastiques pour y remédier.
Son arrivée au pouvoir marque aussi l’aboutissement d’une normalisation du parti encore inaccessible il y a une vingtaine d’années, avance Julien Tourail.
« En 2002, on craignait que je rencontre Jean-Marie Le Pen. [fondateur du parti] Il s’est qualifié pour le deuxième tour. Depuis environ 10 ans, les candidats RN [Marine Le Pen] Or le second tour n’a plus provoqué ni peur ni surprise. »
Alors comment expliquer sa popularité actuelle ? « Il capitalise sur l’incapacité de la gauche traditionnelle à se soucier des préoccupations des électeurs, comme le pouvoir d’achat, l’immigration et les effets de la mondialisation », argumente Tourail.
Quel impact cela aura-t-il sur la politique française ?
Si le RN gagne, le parti d’Emmanuel Macron perdra le contrôle de la politique et le centre de gravité de la politique française du président pourrait se déplacer vers le Parlement.
« Comme nous le voyons en Italie et en Allemagne, le président sera en retrait, exerçant des fonctions de représentation à l’étranger sous couvert de garant des institutions, nous ne sommes pas vraiment impliqués dans le jeu », a déclaré Tourail.
Un tel « vivre ensemble » entre présidents et Congrès appartenant à deux partis politiques différents a fonctionné à plusieurs reprises dans le passé, mais jamais avec des partis d’extrême droite impliqués, ajoutent les chercheurs.
De plus, les experts soulignent que les infirmières autorisées ne peuvent pas nécessairement mettre en œuvre toutes leurs idées anti-immigration, car certaines d’entre elles pourraient être déclarées illégales.
« Il y a certaines choses qui ne peuvent pas être faites légalement, comme renvoyer chez soi un immigré clandestin. Les règles du droit international signifient qu’on ne peut pas renvoyer quelqu’un dans son pays d’origine s’il n’accepte pas de vous accueillir », conclut Tourail. .
– Utiliser l’AFP
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