Comment savoir quand un homme politique ment ? Ses lèvres bougent. La vieille blague s’applique toujours. Ainsi, le gouvernement gallois, par l’intermédiaire du ministre de la Justice Mick Antoniou, s’est engagé mardi 2 juillet 2024 à devenir le premier pays au monde à mettre en œuvre une législation criminalisant le mensonge et la tromperie des hommes politiques. Le fait qu’ils soulèvent eux-mêmes la question montre à quel point cette pratique est devenue courante… Les Britanniques se souviennent bien des éclats de l’ancien Premier ministre Boris Johnson sur le Brexit et le coronavirus. Jennifer Nadel, du groupe de réflexion londonien Compassion in Politics, affirme que les politiciens ne devraient pas être exemptés des règles que la plupart d’entre nous suivent.
Un moment historique ?
L’engagement du gouvernement fait suite au débat et au vote d’une résolution déposée par Adam Price, membre de l’Assemblée galloise du parti indépendant de centre-gauche Plaid Cymru (Parti gallois). Son objectif est de créer une infraction pénale permettant la destitution des élus et la disqualification des candidats reconnus coupables. Pour Adam Price, il s’agit d’un moment historique critique pour la démocratie et la lutte contre les fausses vérités et la désinformation. Il espère que cela servira de modèle aux démocraties du monde entier, y compris au Royaume-Uni.
Si tel est le cas, on ne sait pas encore clairement comment cela sera appliqué. Mick Antoniou a déclaré que l’affaire devrait être laissée à un processus judiciaire indépendant. La question est de savoir comment tracer la frontière entre mensonges et vérité, opinion et fait. Est-il possible que la promesse d’interdire les mensonges se révèle être un énième mensonge de la part des politiciens ?