Notre événement 16/07/2024
La transition vers une approche « Une seule santé » nécessite des politiques interinstitutionnelles facilitées par un financement dédié, soutenues par des outils appropriés et pilotées par des indicateurs de santé publique rigoureusement évalués. Quels sont les objectifs prioritaires ? Comment mesurer la performance ? Une législation spéciale est-elle nécessaire ?
En introduction de la troisième table ronde des Assises Santé et Médicaments Environnementaux, Agnès Michelo, Vice-Présidente et Présidente d’Honneur de la Société Française de Droit de l’Environnement (SFDE), a évoqué le concept de « One Health » et la nécessité de sa définition juridique. définition. Un cadre pour garantir qu’il s’applique à tous et à toutes les politiques publiques. « Un gros travail a été fait en ce sens, associant médecins, vétérinaires, écologistes et avocats, pour aboutir à la création de l’Alliance Santé et Biodiversité, une structure qui regroupe huit organisations, dont, entre autres, la SFDE. Chacun a droit à un environnement sain, ce qui est inscrit non seulement dans la Constitution, mais aussi dans le traité de l’UE et dans une résolution adoptée par les Nations Unies en juillet 2022. Depuis lors, cela est inscrit dans le droit international », souligne-t-elle. dehors. En l’absence de réglementation liant protection de l’environnement et santé, « la législation sera inévitable à long terme pour organiser les institutions ». Agnès Michelot insiste particulièrement sur la question de la démocratie environnementale, en particulier sur l’égalité du droit à l’information et à la participation, et à l’accès à la justice entre les individus, les générations, les espèces et les nations, quel que soit leur sexe ou leur statut social. . Jean-Luc Angotte, directeur général de la Santé publique vétérinaire et chef du département International, Avenir, Évaluation et Société au sein du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a déclaré : « Le soutien politique au niveau national, en Europe et dans les organisations internationales est essentiel. l’ordre des vétérinaires et des médecins vétérinaires. Mise en œuvre du concept One Health.
Ajustements requis
« La vie est une structure complexe, donc la coordination de toutes les politiques publiques nécessite une coordination interinstitutionnelle », a-t-il ajouté, soulignant qu’il y a encore des progrès à faire. Il a souligné le Plan National de Santé Environnementale (PNSE 4), la Stratégie Nationale pour la Biodiversité 2030, le Plan Ecophyte peu performant et l’Initiative Ecophyte visant à réduire l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage, montrant une réduction de 52% depuis la mise en œuvre. . 2011 comprend également un Plan alimentaire national, un Plan national de nutrition et de santé et une Stratégie nationale sur l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC), qui doivent être mis en œuvre dans le cadre de la loi sur le climat et la résilience. Les organisations internationales OMSA, OMS, FAO et Programme des Nations Unies pour l’environnement travaillent ensemble au sein d’une alliance quadripartite. « Mais en réalité, ils continuent de travailler en silos », regrette Jean-Luc Ango. Au-delà de cette organisation, nous cherchons à impliquer le secteur privé dans la discussion, comme dans le Livre blanc One Health que j’ai dirigé il y a trois ans et qui impliquait les industries pharmaceutique, botanique et vétérinaire, ainsi que l’Association mondiale de santé animale de l’OMS. . Un fonds de prévoyance qui regroupe des partenaires publics et privés. » Le Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’Association française de santé environnementale, reconnaît que la priorité est de lotir le territoire. « Prévenir et traiter les risques sanitaires et les maladies chroniques coûtent cher, mais les mesures que nous prenons peuvent être efficaces », s’est-il félicité, notamment le plan suisse de dépollution des eaux et l’interdiction des véhicules diesel à Tokyo.
Évaluation des politiques publiques
« Les données, leur collecte, leur traitement et leur qualité jouent un rôle clé dans l’élaboration et l’évaluation des politiques publiques, poursuit Pierre Souvet. Il déplore que les registres du cancer ne soient pas aujourd’hui des outils d’alerte et d’action, et il souhaite une réforme. Les indicateurs permettant de mesurer le succès des initiatives locales sont au cœur du PNSE 4. « Le groupe de suivi One Health, que je co-préside avec Sandrine Le Four, agricultrice et députée de la 4e circonscription du Finistère, suit quatre actions du plan. : Utilisation des biocides en médecine vétérinaire. Mesures contre les espèces envahissantes et nuisibles. Surveillez la faune en tant que réservoir d’agents pathogènes. Et nous proposons également des formations dédiées », explique Jean-Luc Angotte. Deux sous-groupes de travail ont été constitués, dont l’un s’attache à définir une méthodologie basée sur la construction d’indicateurs caractérisant l’approche « One Health ». Les liens avec la communauté locale sont également importants. Les risques régionaux doivent être intégrés dans le plan régional PRSE 4, en cours de finalisation et les financements nécessaires sécurisés.
« Il faut élargir les missions de la CPTS et du MSP, notamment dans les domaines de la prévention et de la santé environnementale, tout en favorisant l’intégration des écologistes et des vétérinaires dans le débat et en sensibilisant le public au défi One Health. développer des concertations de groupe pour accroître l’efficacité des CPTS, voire former les coordinateurs et présidents des CPTS », a ajouté Pierre Souvet, précisant que pour que ces privilèges soient acceptés, ils doivent être accordés dès la création de la structure. J’ai suggéré que ce n’était pas le cas. Tout le monde compte sur ces mesures préventives et, au final, elles coûtent bien moins cher que le coût du traitement. Il faut investir pour demain.
Juliette Badina
(1) ASEF, Commission française de l’UICN, Environnement naturel, Fondation pour la recherche sur la biodiversité, Fédération française des unions vétérinaires, Humanité et biodiversité, Association francophone pour la santé et l’environnement et SFDE.