Vivre à proximité d’espaces verts peut ralentir le déclin des fonctions cognitives, selon des chercheurs américains.
Quand il fait beau, il n’y a rien de plus agréable que de respirer l’air frais. Quoi de mieux que de le faire dans un bel espace vert. Cela présente de nombreux avantages pour notre santé mentale, mais ce n’est pas tout. Selon les chercheurs, cela aurait également un effet positif sur notre cerveau.
Recherche sur les bienfaits des espaces verts sur notre cerveau
Que les villes les plus vertes de France soient Angers, Nantes ou encore Metz, vivre à proximité d’espaces verts est bénéfique pour notre cerveau. C’est en tout cas ce que des scientifiques de l’école de santé publique de l’université de Boston ont cherché à démontrer dans une étude publiée dans la revue Environment Health Perspectives. Ils disent que cela prévient le déclin cognitif. Les fonctions cognitives, comme le rappelle Version Femina, nous permettent de communiquer, de percevoir notre environnement et d’accroître nos connaissances.
« Les équipes scientifiques estiment qu’environ 40 % des cas de démence (terme désignant un ensemble de symptômes affectant le fonctionnement cérébral) peuvent être évités ou retardés dans le monde en s’attaquant aux facteurs de risque modifiables associés à la démence. « Nous sommes partis du constat que des études ont montré que cela était possible, notamment dans les maladies d’âge moyen », soulignent nos collègues.
Dans le cadre de cette étude, les scientifiques se sont penchés sur un facteur de protection possible : les espaces verts. Vivre à proximité de zones abritant ces plantes peut être bénéfique pour la santé de votre cerveau à partir d’un certain âge.
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Vivre à proximité d’espaces verts peut réduire le risque de démence
Pour mener cette étude, les scientifiques ont utilisé des études antérieures de la Nurses’ Health Study remontant à 1976. L’étude a ensuite analysé les facteurs de risque de maladies chroniques chez les femmes américaines, en utilisant les données de plus de 16 900 infirmières âgées de 70 ans et plus. Leur fonction cognitive et leur localisation ont ensuite été analysées pour voir s’ils étaient entourés de verdure. Les scientifiques ont évalué l’exposition aux espaces verts jusqu’à neuf ans avant le premier test cognitif, sur un total de cinq.
En utilisant ces données, les chercheurs ont découvert qu’« une exposition moyenne plus élevée à la verdure à la quarantaine est associée non seulement à des niveaux plus élevés de fonctions cognitives, mais également à un déclin cognitif plus lent. Plus précisément, cette étude montre qu’elle pourrait ralentir le déclin cognitif d’environ huit mois par an.
Ils ont également découvert des personnes ayant un statut socio-économique inférieur et vivant dans des zones à plus forte densité de population. « Nos résultats pour les participants vivant dans des zones de faible statut socio-économique sont cohérents avec la théorie de l’environnement homogène, qui suggère que la verdure peut être importante pour réduire les inégalités socio-économiques en matière de santé. » explique la responsable de l’étude et auteur correspondant Marcia Pescador Jiménez.
« Ces résultats sont importants car ils mettent en évidence les avantages cognitifs d’une exposition accrue aux espaces verts au niveau de la population, en particulier parmi les sous-groupes vulnérables de la population tels que les porteurs du gène APOE-ɛ4. Ces résultats soulignent l’importance de donner la priorité à la conservation et à la création des espaces verts comme moyen de promouvoir la santé cognitive plus tard dans la vie, en particulier dans les zones à faible statut socio-économique », a ajouté le directeur de recherche. Pour rappel, les porteurs du gène APOE-ɛ4 sont plus susceptibles de développer certains types de démence, dont la maladie d’Alzheimer.