La Fédération internationale des œuvres caritatives catholiques (Caritas International) se joint à plusieurs chefs religieux éthiopiens pour appeler à la reprise de l’aide alimentaire à la région du Tigré, où les combats ont provoqué une catastrophe humanitaire.
Francesca Merlo – Cité du Vatican
Mardi, Caritas International a lancé un appel sincère aux organisations humanitaires pour qu’elles reprennent la distribution d’aide alimentaire récemment suspendue dans la région du Tigré en Éthiopie.
Sur son site Internet, la fédération, ainsi que de nombreux chefs religieux et organisations humanitaires, ont appelé l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le Programme alimentaire mondial (PAM) à « reprendre immédiatement la distribution de nourriture vitale ».
Le communiqué indique que l’aide alimentaire a été suspendue au Tigré le 30 mars 2023 après qu’il a été découvert que de grandes quantités de nourriture destinées aux personnes affamées étaient détournées « de manière généralisée et systématique ». Début juin, la suspension a été étendue à l’ensemble de l’Éthiopie.
des millions de personnes sont privées de nourriture
Soulignant la gravité de la situation, le directeur exécutif de Caritas International, Alistair Dutton, a déclaré : « Depuis trois mois, des millions de personnes ayant besoin d’une aide vitale ont été privées de nourriture, laissant beaucoup d’entre elles déjà profondément traumatisées. « La santé et la sécurité sont sérieusement compromises. » et la pauvreté due à deux années de guerre et à une sécheresse prolongée.
Le communiqué poursuit en ajoutant que même si d’autres formes d’assistance vitale se poursuivent, notamment des programmes de nutrition pour les femmes et les enfants, de l’eau potable et un soutien aux activités agricoles et de développement, « la suspension des rations alimentaires menacera davantage la vie des personnes ». Il s’agit notamment des personnes âgées, des personnes en mauvaise santé, des enfants et des personnes déplacées à l’intérieur du pays.
de nombreuses vies ont été perdues à cause de la famine
« Les gens meurent de faim. Ces dernières semaines, des centaines de personnes sont mortes de faim à cause du manque de nourriture dans la région du Tigré, au nord de l’Éthiopie. Ce n’est ni humain ni moral », poursuit-il.
Le vol et la corruption de l’aide alimentaire ne doivent pas être tolérés et les responsables doivent rendre des comptes. Des enquêtes approfondies doivent être menées et des mécanismes de responsabilisation solides et transparents doivent être mis en place pour empêcher de nouveaux détournements. « Mais ce ne sont pas des innocents qui souffrent entre-temps », a ajouté le Secrétaire général.
Appel des chefs religieux
L’appel de Caritas fait écho à celui de plusieurs chefs religieux éthiopiens. En effet, dans une lettre conjointe adressée au gouvernement éthiopien, à l’USAID et au PAM, le cardinal Berhanesos, président de la Conférence des évêques catholiques éthiopiens, et le révérend Kes Jonas, président de l’Église évangélique éthiopienne Mekayesos, ont déclaré qu’il y aurait de nouveaux retards dans la remise des saintes reliques. L’aide alimentaire ne fait qu’aggraver la catastrophe pour ceux qui en ont besoin.
Abune Mathias, patriarche de l’Église orthodoxe éthiopienne Tewahed, a également souligné que la suspension de cette aide vitale entraînerait de graves souffrances pour la population en raison de la faim.
Enfin, l’évêque catholique d’Adigrat, Mgr Tesfaselassie Medhin, a également joint sa voix à cet appel, affirmant que la mort de centaines de personnes par faim ne peut pas être le prix à payer pour réparer le système.
En outre, Caritas International fait appel à « l’appel des chefs religieux éthiopiens à l’USAID et au PAM pour qu’ils reprennent immédiatement la distribution de l’aide alimentaire afin d’éviter des conséquences catastrophiques prévisibles pour ceux qui ont droit à l’aide », a-t-il déclaré à plusieurs reprises.