DSIH, mercredi 18 octobre 2023
La société de cloud souverain NumSpot pourrait répondre aux besoins d’hébergement de hubs de données de santé en alternative à Microsoft Azure une fois qu’une « trajectoire réversible » sera déterminée, a souligné mercredi Olivier Vallet, PDG de Docaposte et PDG de La Poste Santé & Autonomie. Conférence de presse.
C’est l’un des sujets controversés récurrents concernant le numérique en santé en France : l’hébergement des hubs de données de santé. Pour être clair, la société américaine Microsoft Azure a été choisie comme hébergeur, mais ce choix a été contesté, entre autres, par la Commission nationale des libertés informatiques (Cnil). En novembre 2020, Olivier Véran, chef du ministère des Solidarités et de la Santé, s’était engagé à « adopter de nouvelles solutions techniques » d’ici deux ans. Et une récente annonce du ministère envisage de remplacer Microsoft Azure par une solution cloud souveraine « d’ici 2025 ».
NumSpot, l’entreprise souveraine de cloud dirigée par Docaposte, la Banque des Territoires, Dassault Systèmes et Bouygues Telecom, peut-elle répondre à ce besoin ? Cette question a été posée mercredi, en marge de l’annonce de la création de La Poste Santé & Autonomie, lors d’une conférence de presse, Olivier. Vallet, Président-directeur général de Docaposte, et Dominique Pon, PDG de La Poste Santé & Autonomie.
« NumSpot n’a pas été créé pour les hubs de données de santé », s’est empressé de préciser Oliver Vallett. Sa stratégie est plus globale, ciblant trois marchés : la banque et l’assurance. Santé; secteur public. Néanmoins, « nous sommes convaincus que les équipes de NumSpot et Docaposte peuvent apporter une solution qui répond aux besoins d’un hub de données de santé, compte tenu de la volonté de l’État de ramener le marché à la table », a-t-il ajouté.
Olivier Vallet affirme que même s’il n’existe actuellement aucune alternative à Microsoft Azure, les choses peuvent changer. « Nous devons comprendre quels sont vos besoins en matière de Health Data Hub d’un point de vue fonctionnel. Une fois cette interaction terminée, nous serons prêts à travailler et à ajuster notre feuille de route pour fournir une solution alternative (…) Nous pouvons maintenant construire cette solution. souverain et digne de confiance.»
Pour Dominic Pong, qui se souvient n’avoir pas été fan du choix de Microsoft Azure, y compris lorsqu’il était ministre de la santé numérique, la partie est dans les tribunaux du gouvernement. « Une décision politique est nécessaire. Allons-nous emprunter une trajectoire réversible ? C’est un choix politique », a-t-il soutenu. C’est un choix qui profite non seulement à NumSpot mais à « tous les acteurs qui peuvent postuler et proposer un environnement souverain ».
Dominic Pong estime que la logique consistant à définir des « specs très lourdes » avec une spécificité qui seront utiles d’ici cinq à dix ans revient à « donner les clés aux acteurs américains ». A l’inverse, un « choix politique souverain » consiste à définir « une trajectoire à long terme dans laquelle les constructeurs européens pourront d’abord fournir 90 % des fonctionnalités attendues, puis construire les 10 % restants ».